Comme tous les vendredis, à 9h tapantes, les gratteurs de Yaga se sont réunis pour échanger à bâtons rompus sur ce qui a fait l’actualité au pays du lait et du miel : cette fois-ci, c’est la recrudescence des accidents impliquant les camions transportant les boissons de la Brarudi. Il est impératif de comprendre les causes de cette tendance, afin d’envisager les solutions.
« Il n’y a pas de Primus ni d’Amstel, seulement la Royal », – Basi, vous avez des Fanta Citron ? Ou Orange ? « Wapi, nous n’avons que des Sprite et Coca zéro ». Dans tous les bars, c’est la même chanson désormais. Mais ce n’est pas le sujet de cet article. Certes, notre choix est limité, mais il y a pire.
En se baladant sur X, on tombe fréquemment sur des images de camions renversés, avec toutes leurs cargaisons sur la route : « La circulation est bloquée dans un tel axe, suite à un accident de la route impliquant un camion transportant les boissons de la Brarudi… ». Quel supplice pour les amateurs de la sainte mousse, en voyant ces millions de Primus atomisés et éparpillés sur la route, alors qu’il n’y a plus une goutte dans les bars. Et de tels accidents sont devenus légions ces jours-ci. Pourquoi ? Voilà l’objet de notre réunion de rédaction.
Des accidents, en veux-tu, en voilà
La société Brarudi, leader dans l’industrie des boissons au Burundi, est confrontée à un problème croissant : une recrudescence des accidents impliquant ses camions de transport de boissons. Ces accidents ont des conséquences dévastatrices, allant des pertes matérielles, des blessures graves, aux pertes de vies humaines.
Rien que pour le mois de mars de cette année, le 28 mars, une remorque s’est renversée dans la province de Mwaro, et le 29 mars, c’était au tour d’une autre remorque dans la province de Bururi. En plus des victimes, cela affecte non seulement l’entreprise, mais aussi tout le pays dans sa marche vers « la vision 2040-2060 ».
Alors que nous débattons de ce sujet, l’un d’entre nous rappelle la décision prise par le BBN : « M. Séverin Sindayihebura, directeur général du Bureau Burundais de Normalisation et de Contrôle de la qualité, a annoncé le 4 avril 2024 que pour lutter contre les accidents et les mauvais chargements qui endommagent les routes, la circulation des camions dont la remorque munie d’un grillage, comme ceux qui transportent les produits de Brarudi et qui sont en mauvais état, est actuellement suspendue jusqu’à ce qu’ils se conforment aux normes de qualité requises. »
Et à nous de nous poser des questions : est-ce que le BBIN est chargé de contrôler les véhicules en circulation pour prendre une telle décision ? Et si oui, est-ce que cela concernerait-il également les bus et autres véhicules en mauvais état ? Malheureusement, « iyo ngingo yamaze umwanya urume rumara ». Après quelques heures, le BBIN a publié sur son compte X que la mesure interdisant certains véhicules non conformes, était suspendue, suite à une réunion avec les responsables des véhicules.
La privatisation du transport, l’une des causes potentielles
Selon un ancien employé de la Brarudi, qui a préféré garder l’anonymat, de par son expérience dans ce domaine de transport des produits, la barre des accidents des camions est montée, depuis la privatisation de ce domaine. En effet, pour lui, les facteurs sont innombrables. « L’un des facteurs majeurs contribuant aux accidents est la surcharge des camions de transport de boissons. Pour maximiser les profits, certains propriétaires de ces camions sont tentés de charger les camions au-delà de leur capacité recommandée. Par exemple, un camion devrait charger 24 palettes, mais il y a ceux qui ont ajouté des grillages pour transporter 28 palettes », explique-t-il, en précisant que cela compromet la stabilité du véhicule, affecte les performances de freinage et rend la conduite plus difficile. Une surcharge peut augmenter le risque de perte de contrôle et d’accidents.
L’autre facteur dénoncé qui risque d’augmenter ces accidents est la fatigue au volant. « Les conducteurs de ces camions peuvent être soumis à de longues heures de conduite, ce qui peut entraîner une fatigue excessive, tout cela est liée à la rémunération et aux frais de missions. A notre époque, on travaillait en shifts pour éviter cette fatigue qui peut provoquer le pire ». La fatigue au volant diminue la vigilance et augmente ainsi les risques d’accidents.
Il est fort probable que la privatisation du domaine de transport peut être un facteur qui influence indirectement la sécurité routière, mais il n’est pas spécifiquement lié aux accidents impliquant les camions de transport de boissons de l’entreprise Brarudi. La privatisation elle-même ne constitue pas une cause directe d’accidents.
A noter que les conditions routières défavorables peuvent également contribuer aux accidents. De plus, le comportement imprudent d’autres conducteurs sur la route peut être un facteur de risque supplémentaire.
La recrudescence des accidents impliquant ces camions de transport de boissons est une préoccupation majeure qui nécessite une action immédiate. La Brarudi devrait mettre en place des protocoles stricts pour s’assurer que tous ses camions respectent les limites de charge légales et s’engager à ne pas compromettre la sécurité pour des gains financiers.
Enfin, la sécurité routière est une responsabilité partagée, et il est essentiel que toutes les parties prenantes collaborent pour prévenir les accidents et protéger la vie des conducteurs et des autres usagers de la route. Cette sécurité doit être une priorité absolue pour l’entreprise et la société dans son ensemble.
En lisant la privatisation du transport à la Brarudi, j’ai tiqué car pour moi la Brarudi est une entreprise privée qu’on ne peut pas comparer à un service publique comme une commune ou une direction générale d’un ministère. Donc la Brarudi ne peut pas plus privatiser son activité qu’elle n’est!
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