Le procès d’Emilienne, la secrétaire qui a accusé publiquement le directeur du Lycée Christ-Roi d’abuser sexuellement les élèves, devait avoir lieu ce jeudi, a finalement été remis au 13 juin 2024. Mais au de-là de cette remise, quelques incongruités ont été relevés, la partie civile ayant même demandé au siège de faire sortir le journaliste-reporter de Yaga de la salle d’audience. Encore plus étonnant, c’est la discussion que la partie demanderesse a eu avec la partie civile.
Encore un faux-départ ! C’est Emilienne Sibomana qui doit trinquer dans cette affaire. Cette affaire justement dont on parle est partie d’une dénonciation des abus sexuels qu’un abbé aurait commis sur les élèves dont il avait la charge. Yaga vous en avait parlé longuement. Au bout de la procédure au Tribunal de grande instance (TGI), c’est Emilienne qui est condamnée pour une peine de servitude pénale de 5 ans et au versement des dommages et intérêts de 5 millions de Fbu. Après le jugement sur une exception soulevée par la défense, la Cour d’appel de Gitega avait fixé l’audience publique au 18 avril 2024. C’est armé d’un calepin et d’un stylo que le reporter de Yaga s’est présenté à la salle d’audience attenante à la prison de Gitega. Le procès devait commencer à 9h, mais il n’a débuté que 13h30.
Pendant ce temps d’attente, le reporter a eu l’occasion de s’approcher et d’échanger quelques mots avec Emilienne. Teint noir, les cheveux défrisés bien arrangés, elle ne laisse transparaître aucune émotion sur son visage. Elle porte une sorte de blouse beige avec un pardessus noir blanc et un pagne vert. Un de ses avocats lui prodigue quelques astuces. « Il faut prendre ton temps pour répondre. Maintenant que tu es déjà emprisonnée, inutile d’avoir peur. Il faut vider tout ton sac, mais ne te perd pas dans des explications compliquées quand le juge va te donner la parole ». La jeune femme opine en silence. Mais elle ajoute : « J’espère qu’on ne va pas me couper la parole comme on l’a fait au TGI ».
Pour tuer le temps, le reporter se met à observer les alentours de la prison. Entre le grand mûr de la prison et la petite salle d’audience, il y a une distance d’à peine 3 mètres. Par terre, sont posées trois échelles, dont deux en métal et une autre en bois. Pas très mal ces outils près d’un mur de prison.
Yaga à la barre des accusés
Vers 13h15, on appelle finalement l’affaire Emilienne. A la barre, se trouvent également les deux avocats d’Emilienne, le directeur du Lycée et son avocat. Le président du siège vérifie que le procès est en état, c’est-à-dire si tout est prêt pour une audience. Il n’a pas encore terminé de parler que l’avocat de l’abbé lève la main pour demander la parole. « Nous demandons que le journaliste présent dans la salle sorte parce que certains médias salissent mon client ». A la stupéfaction du reporter, s’ajoute l’incrédulité du public, certes pas nombreux mais assez attentif. Le président du siège est lui-même étonné. « Il y a un journaliste dans la salle ? ». Je lève une petite main hésitante comme un élève fautif qui vient d’être pris la main dans le sac. « Avancez à la barre monsieur le journaliste ».
J’avance doucement et je me retrouve à gauche de l’abbé qu’Emilienne accuse. Un petit picotement au bas ventre trahit mon appréhension. J’ai tout le mal du monde à réaliser que je viens d’être appelé à la barre. « Que faites-vous monsieur le journaliste ? ». « Je suis venu assister au procès monsieur le juge ». « Vous en avez fait la demande ? ». « Le procès est public monsieur le juge ». C’est à ce moment qu’il se tourne vers l’avocate de l’abbé et lui dit : « Maître, le procès est public justement. Si vous voulez le huis clos, il faut en faire la demande maître ». Il ne perd pas le temps le président du siège, car il s’est déjà tourné vers les avocats d’Emilienne : « Souhaitez-vous appeler d’autres témoins ? ». Les avocats de la partie demanderesse opinent tandis que la partie civile et le ministère public s’y opposent. Entre temps, le juge a oublié de me dire de regagner ma place. Donc, je suis toujours à la barre.
La bataille de prétoire
Une petite bataille technique s’engage entre les juristes. « Comment voulez-vous appeler d’autres témoins en appel alors qu’ils n’ont pas été écoutés depuis le début de la procédure ? », lancé l’avocate de la partie civile. Finalement, le juge décide de remettre l’audience au 13 juin 2024. On en reste là. La séance a duré moins de 30 minutes. Nous quittons la salle.
J’approche l’avocate de l’abbé pour lui demander pourquoi elle a demandé que je sois chassé de la salle. Elle me répète que non seulement les médias sont en train de vilipender son client, mais qu’ils salissent aussi l’église catholique. Apparemment, elle est très remontée contre les médias. L’abbé se joint à la discussion. Lui est encore plus fâché contre le métier que je représente. Il m’interdit strictement de mentionner son nom dans mon papier et j’assure que je ne le ferais pas. Maintenant, ce sont les avocats d’Emilienne qui se joignent à la discussion. Un moment, j’ai peur que la discussion dégénère, mais vite je comprends que c’est une discussion entre gens civilisés et j’en conclue qu’on n’en viendra pas aux mains. Je profite de cette occasion pour m’éclipser. Audience bizarre, discussions improbables, drôle de journée tout court !

J’espérais que c’est l’abbé du Lycée Musenyi dans les années 2013,2014,2015…. qui s’est transformé en directeur du Christ loi dans ces années 💆💆💆
Ndiyumvira IYABA Ari umupasiteri yagirizwa ivyo biba BIMEZE gute?ni IKIBAZO
Moi aussi ce vendredi, j’ai assisté à un procès des anciens grévistes de Rainbow, il ne savait que j’étais sur place. Le truc est la même, les juristes ont rapporté le procès soit disant que le dossier est incomplet, alors c’était la 5e fois déjà le procès est « postdate ».
Hommage à la justice Burundaise
Abanditsi beza.
Uwo mu Avoca was padiri kuberiki yinuba abamenyesha makuru? R: nuko ariko aburana amafuti kuvuga ngo bituma catholika lbonwa nabi R: sivyo umuryambwa abs umwe akitukisha we nyene uwo murezi nawe yavuZe Ayo makosa padiri yakoZe akirara muntama yaragiye nuko yabibonye kuko ntagwaye mumutwe ubutungane nyabuna nibukore vuhahararire intahe .