Le bois constitue presque l’unique source d’énergie au Burundi pour la cuisson des aliments. Or, avec l’augmentation de la population, le déboisement devient de plus en plus problématique. Cela parce que ce sont les arbres qui absorbent le CO2 émis par l’activité anthropique à l’origine du dérèglement climatique. La COP 26 qui se tient à Glasgow (Royaume Uni, du 1er au 12 novembre 2021) a amené ce blogueur à penser à un moyen de réduire le déboisement chez nous.
Dans les pays en développement comme le nôtre, le recours au charbon de bois ou au bois de chauffage pour la cuisson des aliments est très répandu. C’est le cas dans les capitales politique et économique Gitega et Bujumbura. Selon la revue des sciences forestières et la recherche du Sud de 2017, le charbon de bois (Makara) est consommé à 77 % par la population urbaine, soit environ 70.100 tonnes de charbon de bois. Chaque année, 64 km² de forêts partent en fumée. A ce rythme, il parait que le pays sera complètement déboisé d’ici 30 ans.
Quant aux estimations de l’ISTEEBU (l’Institut de Statistiques et d’Etudes Economiques du Burundi) d’avril 2017, la population burundaise, estimée à 12 millions actuellement, aura doublé en 2050.
Cette croissance démographique exerce une pression alarmante sur l’environnement, car il faut augmenter la quantité de charbon à consommer pour nourrir la population et par conséquent déboiser encore plus. Cela a et aura un impact considérable sur le changement climatique, car plus on déboise, plus les arbres diminuent. Or, en coupant les arbres, on réduit la capacité de l’écosystème à stocker du CO2, ce même CO2 qui détruit la couche d’ozone et cause le réchauffement climatique.
100 ha boisés décimés chaque jour
La ville de Bujumbura à elle seule consomme 600 tonnes de charbon de bois par jour. En résumé, les villes du Burundi dévastent en moyenne chaque jour 100 ha de boisement. Ce n’est pas la seule conséquence car le déboisement entraine l’érosion du sol. A ce sujet, le Burundi perd chaque année 38 millions de tonnes de terres à cause de l’érosion, selon les données de la Banque mondiale.
À côté de la déforestation et ses conséquences, il faut ajouter que les feux de brousse déciment des milliers d’hectares de forêt. A titre d’exemple, en 2020 plus de 150 ha ont été incendiés par des personnes non encore identifiées dans les communes Ngozi et Marangara, selon la Radio Télévision Isanganiro.
Une lueur d’espoir à l’horizon
Malgré ce rythme alarmant de déforestation, une lueur d’espoir commence à se profiler à l’horizon. La FDNB (Force de Défense Nationale du Burundi) s’active pour reboiser le Burundi. En 2020, 46500 plants ont été plantés en janvier dans les provinces de Makamba et Rumonge dans le cadre du projet national « Ewe Burundi urambaye ». Citons également le projet « Greening Burundi » avec 43.700 arbres déjà plantés et 200 000 plants en cours de plantation.
Mis à part les deux projets, l’Action Ceinture Verte pour l’Environnement (A.C.V.E) mène des actions pour préserver l’environnement au Burundi depuis 2005. Albert Mbonerane, son représentant indique que pour arriver à des solutions durables il n’y a qu’une seule voie de sortie : « La volonté politique ». Selon lui il faut « écouter ce que nous dit la Terre notre Mère ».
Mais concrètement, que faut-il faire pour réduire l’usage du charbon de bois au Burundi ? La COP 26, c’est bien. Elle contribuera à la lutte contre le changement climatique certes, mais cela c’est au niveau global. Cet activiste environnemental recommande aux entrepreneurs d’investir dans la production du charbon écologique. D’ailleurs, certains jeunes entrepreneurs comme Delphin Kaze avec son entreprise Kaze Green Economy (KAGE) ont déjà commencé la production de ce type de charbon qui ne menace pas la nature. C’est cela qui diminuera sans doute la dépendance au charbon de bois. Mais faut-il encore multiplier ces initiatives pour augmenter l’offre du charbon écologique. C’est ainsi que Mbonerane appelle l’Etat à créer des conditions favorisant les entrepreneurs bio tout en décourageant l’usage du charbon de bois.