Selon le rapport de l’OMS sur la sécurité routière publié le 7 décembre 2018, les décès sur les routes sont en augmentation dans le monde entier, avec 1 350.000 morts. Et comme dans le dernier rapport de 2015, c’est l’Afrique qui affiche le taux le plus élevé: 26 décès par 100.000 habitants. Un taux trois fois plus élevé qu’en Europe. Les piétons et les cyclistes représentent 44% des décès selon le même rapport. Un pourcentage qui fait froid dans le dos.
Au Burundi, malgré certaines avancées par rapport au dernier rapport de 2015, les chiffres restent préoccupants. En 2017, les cas d’accidents enregistrés au Burundi étaient estimés à 993 accidents entre véhicules, 167 entre véhicules et motos, 166 entre véhicules et piétons, 29 entre motos, 50 entre motos et vélos, 54 entre motos et piétons et 18 accidents entre vélos et piétons. Des accidents qui ont coûté la vie à 86 personnes et laissé 574 blessées. Et en attendant les statistiques de toute l’année, au premier semestre de l’année 2018, le nombre des accidents de la route s’estimaient à 952.
Pour rappel, en 2015 et selon la Police spéciale de roulage et de sécurité routière (PSR-SR), 1.961 cas d’accidents de voiture faisant 69 décès et 973 blessés ont été enregistrés. Des chiffres qui sont tout de même allés decrescendo en 2016 selon la même police. Pour être plus précis, ces cas d’accidents de circulation routière étaient évalués à 798 dont 36 décès et 449 blessés, alors que deux ans auparavant, soit en 2014, un chiffre record de 2.603 accidents dont 91 décès et 1227 blessés avait été enregistré.
Les racines du mal
Hormis la vétusté des infrastructures routières, l’insécurité routière est le résultat de plusieurs facteurs. Des «cercueils roulants», ces véhicules vieux comme le monde qui servent de bus de transport, à la conduite en état d’ébriété en passant par la non-maîtrise de la conduite et /ou l’excès de vitesse, il y a de quoi nous interpeller. La liste peut être allongée.
Mais, Il y a un autre défi, et c’est le plus important à mon avis: on ne le dira pas assez, au Burundi, les pratiques de corruption sont légion. Et la police en charge de la circulation routière ne fait pas exception. Le fameux billet de 2000 Fbu constitue une sorte de laissez-passer pour ceux qui ne sont pas en harmonie avec notre code routier.
Il ne faut donc pas être naïf. Tous les efforts de réduction considérable des accidents seront vains si l’on ne mène pas la bataille sur le front de la corruption. Même avec de bonnes dispositions légales, on ne sera jamais sûr de la gagner, cette bataille, tant que la corruption continuera de «réguler la circulation routière».