Les feux tricolores font désormais partie du paysage de la ville de Bujumbura. Malheureusement, des mois après leur (ré)introduction, les incidents sont toujours légion.
Samedi 5 mai. Il est environ 15h, au Café Gourmand, centre-ville de Bujumbura. A la zone piétonnière, précisément à l’avenue de la République démocratique du Congo, il faut veiller aux feux de signalisation qui donnent l’aval aux voitures, motocyclettes, etc., de passer. Les piétons devons attendre notre tour. Ce qui n’est pas du goût de tous. Certains sont visiblement impatients, ils forcent et ça leur réussit. Ce sont des habitués de la ville. D’autres semblent perdus.
Les voitures circulent dans tous les sens. Certaines à grande vitesse. Les conducteurs ne se soucient d’aucun obstacle, c’est leur droit de rouler comme bon leur semble, le feu est au vert.
À un cheveu près
En un éclair, une femme tenant un petit garçon par la main se lance. Elle traverse en courant avant que les signalisations ne donnent l’aval aux piétons. Une double cabine en provenance de la Chaussée du Prince Louis Rwagasore, en trombe, fait irruption. A deux doigts de cogner la maman et son enfant, le chauffeur freine aussitôt. Une fumée noire s’échappe des quatre pneus qui grésillent contre le bitume. Les passants, aux bords de la route, avaient fermé les yeux. Mais la femme et son bambin ne s’étaient pas levés du pied gauche. Ils échappèrent ainsi à un accident mortel.
Les feux de confusion
Il y a quelque temps, on se demandait si les automobilistes burundais étaient à mesure de s’adapter à ces feux. Sauf rares occasions, on remarque que les consignes de ces signaux sont suivies (l’amende de 50 000 y est aussi pour quelque chose).
Mais qu’en est-il du piéton lambda ? De notre tante qui vient de la colline ? Si les automobilistes ont le devoir d’apprendre le fonctionnement des feux tricolores pour pouvoir décrocher leur permis, les piétons qui se comptent par millions naviguent dans une ignorance crasse. Faut-il les y laisser ? Je pense que non.
Il est de la responsabilité des pouvoirs publics d’informer les Burundais sur le fonctionnement des feux de signalisation et surtout leur importance. À mon avis, il faut viser surtout ceux des coins et recoins des provinces.
Par des spots publicitaires dans différentes radios, télés, etc., l’introduction d’une leçon sur les feux de signalisation dans la matière enseignée à l’école fondamentale, il y a moyen de prévenir certaines mésaventures observables dans la circulation à Bujumbura.
A relire : Vive les feux tricolores !