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#Ubaha : qu’entendons-nous par VSBG dans le contexte burundais ?

Les Violences sexuelles et basées sur le genre relèvent d’un contexte large tant dans leur définition que dans leurs volets et pratiques. Si le terme est défini de plusieurs manières selon la source consultée, quid de son lexique dans notre société burundaise.

« Tout acte de violence dirigé vers une personne en raison de son sexe et causant ou pouvant causer un préjudice  ou une souffrance physique, sexuelle, psychologique ou affective y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de la liberté que ça soit dans la vie publique que dans la vie privée », est ainsi définie la violence basée sur le genre dans la Loi N°1/013 du 22 septembre 2016 portant Prévention, Protection des Victimes et Répression des Violences basées sur le Genre.

La même loi définit les violences sexuelles comme étant un acte, une tentative, un commentaire ou une avance à caractère physique avec ou sans contact physique commis par un individu sans le consentement de la personne visée, ou dans certains cas notamment ceux des enfants, une manipulation affective ou un chantage.

Il est également dit violence sexuelle, selon la même loi, tout acte visant à soumettre une personne à un désir propre par un abus de pouvoir, l’utilisation de la contrainte par des menaces implicites ou explicites.

Ainsi, peut-on comprendre que les différentes pratiques, que la société voit comme normales, ne sont en fait que de la violence. Il est conçu comme normal de recevoir des avances des inconnus que ça soit dans la rue ou sur son milieu de travail tout comme être contraint de faire des rapports sexuels avec son employeur afin d’avoir du boulot, ne dit-on pas souvent d’ailleurs, « yavyemeye sha, ntakuze ? »

Le  fameux Kwi delibera ou PST (points sexuellement transmissibles), qui consiste à coucher avec son éducateur pour passer son examen ou réussir facilement est aussi une des pratiques qui reste d’actualité dans notre pays malgré les efforts consentis pour punir les coupables.

Aujourd’hui comme dans le passé…

Si ces pratiques sont d’actualité aujourd’hui, il y en a par contre celles qui datent de très longtemps. Ici on peut citer le Guterura qui consistait à kidnapper une jeune fille et faire d’elle sa femme sans son consentement, le lévirat, et le Gukazanura qui consiste à imposer à la jeune mariée de faire des rapports sexuels avec son beau-frère.

Même si plusieurs personnes peinent à comprendre que le viol conjugal existe sous prétexte que chacun des conjoints devraient être à disposition de l’autre en cas de désir, le viol conjugal existe et existait depuis longtemps notamment sous la forme de « Gukanda umuvyeyi » qui consistait à imposer à sa femme des relations sexuelles après l’accouchement.

Ce n’est qu’en 2016, que toutes ces coutumes ont été enfin reconnues comme des crimes dans la loi burundaise.

Cet article s’inscrit dans le cadre d’une campagne de communication sur les VSBG, exécutée par une alliance de 19 organisations de la société civile burundaise, dont l’Association Nturengaho,l’ Association Burundaise des Femmes Journalistes (A.F.JO.), l’Association des Femmes Juristes du Burundi, l’Association des Femmes Rapatriées du Burundi, l’Association des Juristes Catholiques du Burundi, l’Association Dushirehamwe, Care International au Burundi, le Collectif des Associations et ONG Féminines du Burundi (CAFOB), le Forum National des Femmes (FNF), l’Initiative Seruka pour les victimes de Viol (I.S.V), la Plateforme des intervenants en psychosocial et Santé Mentale (PPSM), Population Media Center (PMC) Burundi, le Réseau Femmes et Paix (RFP), l’Association de Jeunes Burundais pour le Développement Inclusif AJEBUDI, Burundi Acohol Policy Alliance (BAPA), le Centre Neuropsychiatrique de Kamenge (CNPK), la Coalition des Hommes contre les Violences Faites aux Femmes (CHOVIFE) et le Ministère Paix et Réconciliation Sous la Croix (MIPAREC), Concentration des Collectifs et Associations Féminines des Grands Lacs (COCAFEM/GL); avec le soutien de la Coopération suisse.

 

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Les commentaires récents (1)

  1. Mon point de vue c’est que « kwi délibéra » peut entrer dans la catégorie qui fait l’objet de votre article mais que dans certains cas ce n’est pas une violence. Le professeur est chaque fois coupable mais il arrive que ce soit l’élève qui initie le contact (même si cela ne décharge pas le professeur) alors qu’elle ne mérite pas ces points. De mon point de vue, c’est une violence dans le cas où l’élève est sujet à un chantage de la part du professeur et non dans le cas où elle est l’initiatrice (c’est du détournement de mineur,…) même si cela n’excuse en rien le comportement du professeur qui est aussi un éducateur et qui est censé être exempt de tout reproche. Merci!