Les victimes de viol gardent souvent le silence et ne le brisent parfois qu’en cas de grossesse. Cependant, il y’ a possibilité de recourir à différents centres pour recevoir de l’aide. Le cas typique du centre de santé affilié à l’hôpital de district de Cibitoke.
Jeannette*, 16ans, de la province Cibitoke, orpheline, vit dans des conditions précaires. Comme le malheur ne vient jamais seul, elle s’est retrouvée enceinte après un viol commis par un jeune homme de 25ans de son entourage. Face au silence de la victime imposée par sa famille, ce jeune homme n’a pas été inquiété de rien. Mais un fur du temps, la grossesse n’était plus un secret à cacher. Les rumeurs à la Burundaise ont commencé à être légion, surtout ceux qui voulaient connaître la paternité. C’est ainsi que la victime a décidé de porter plainte ; non pas pour que le présumé auteur du viol soit inculpé, mais qu’il reconnaisse la paternité.
Voilà bien des cas qui apparaissent plusieurs fois dans cette localité de la plaine de l’Imbo, selon l’avocate Gertrude Nibigira qui accompagne les victimes de viols et d’autres formes de violences sexuelles, à Cibitoke. Gertrude affirme : « C’est très rare de voir des victimes qui n’obtiennent pas gain de cause en première instance, mais le problème majeur est que les victimes n’osent pas porter plainte. Dans certains cas, on rencontre une plaignante qui se présente au procès pour réclamer juste que le violeur accepte la prise en charge de l’enfant issu du viol et non son inculpation. »
Dans les faits, il serait difficile de traduire en justice des présumés auteurs de ce genre d’infraction d’autant plus que les victimes n’osent pas souvent porter plainte.
Comment contrecarrer cela ?
Selon l’UNFPA, en 2016, les filles de moins de 20 ans étaient les plus touchées par les violences sexuelles basées sur le genre avec une prévalence de 59% sur les cas de 2015. Mais cela ne peut pas refléter la réalité sur le nombre de cas de violences sexuelles basées sur le genre car la plupart des victimes gardent le silence.
Le Burundi a besoin de cette libération de la parole à travers le travail des tantines au sein des centres de santé amis des jeunes, des pairs éducateurs de ces centres et des agents de santé communautaire. Sans toutefois oublier, l’implantation des centres intégrés de prise en charge des violences sexuelles basées sur le genre (VSBG).
En effet, ce genre de centres serait une aubaine pour la lutte contre toute forme de VSBG car ils offrent un paquet complet en passant des soins médicaux au soutien psychosocial, à la collecte de preuve médico-légale, la délivrance gratuite de certificats médicaux, ainsi que l’initiation d’enquêtes policières et de poursuites judiciaires. Ces services sont offerts au même endroit, en l’occurrence au sein du centre intégré VSBG. Chose qui porte des fruits, à l’exemple illustre de l’hôpital de district de Cibitoke, comme l’affirme l’avocate.
C’est grâce à ce centre intégré que Jeannette a pu recevoir les soins médicaux, mais aussi l’écoute psychologique dont elle avait besoin. Une fois, l’agent de santé communautaire mis au courant de sa grossesse, il a pu la guider vers l’hôpital de district ou elle a eu droit à une prise en charge si capitale pour ce genre de survivants.