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Le Tanganyika peut-il sauver notre économie ?

Le secteur touristique du Burundi est très peu développé et pourtant ce n’est pas les ressources qui manquent. Parmi celles-ci, le lac Tanganyika. Alors que le premier bateau fabriqué au Burundi vient d’être inauguré, il est légitime de s’interroger sur les possibilités de faire de ce lac un espace touristique viable. Pour cela, des moyens matériels sont nécessaires.

Le 25 mai 2023, le bateau fabriqué sur le sol burundais depuis de longs mois a enfin fait son entrée dans les eaux du lac Tanganyika. Pour le Burundi, c’est un grand pas franchi, une pierre ajoutée à l’édifice du transport maritime. Cet évènement a raison de provoquer des remous dans nos esprits et nous faire tourner le regard sur les opportunités dont regorge le lac Tanganyika. Ces dernières pourraient largement jouer en faveur du secteur touristique burundais, créer de la richesse et de l’emploi.

Au Burundi, le transport maritime n’est pas du tout développé. Or, il est impossible de faire d’un lac un endroit touristique sans développer l’aspect transport. En développant le transport maritime pour les personnes, on offrirait aux touristes la possibilité de se divertir, mais aussi de visiter facilement d’autres villes riveraines de cette étendue d’eau douce comme Uvira en RDC qui se trouve seulement à 25 km de Bujumbura à vol d’oiseau. Par ailleurs, le trajet Bujumbura-Rumonge permettrait aux curieux voyageurs ou aux vacanciers locaux de découvrir la magnificence des paysages verdoyants du Burundi. 

Et pourquoi ne pas apprendre des autres quand on n’est pas aveugle ? Il suffit de porter un regard sur la Tanzanie par exemple pour voir ce que ce pays voisin du Burundi fait du lac dont nous contrôlons une partie. Là-bas, le Tanganyika constitue un espace touristique qui profite au pays. De la balade au bord des bateaux à la plongée, les touristes sont émerveillés de la beauté du Lac Tanganyika

Une mine d’or tant négligé

Si le Burundi possède seulement environ 8% de la superficie du lac Tanganyika, les raisons d’en faire un produit à vendre sont légion. Les références géographiques de ce lac suffisent pour faire battre le cœur des admirateurs de la nature même à des milliers de km. Rappelez-vous que nous tenons une partie du deuxième lac le plus profond de la planète et le plus long lac d’eau douce au monde. Pour les curieux, comme ce fut le cas pour les premiers explorateurs de la région des grands lacs africains, cela constitue une des sources d’admiration de ce lac. Le Tanganyika constitue un écosystème d’eau douce le plus riche en biodiversité au monde. Les experts affirment que ce lac abrite plus de 2000 espèces dont 27% qui sont endémiques. On peut citer notamment les cichlidés qui sont un véritable aimant pour les amoureux de la plongée. 

Le développement du transport sur le Lac Tanganyika est aussi un bon moyen pour l’Etat de contourner le défi lié à l’impraticabilité de la route Bujumbura-Rumonge. La route maritime serait praticable et moins chère pour les simples passagers et les touristes. Rappelons qu’un grand nombre de personnes se déplace chaque weekend de Bujumbura à Rumonge, tant cette petite ville spontanément développée au bord du lac Tanganyika attire le monde.  

In fine, le lac Tanganyika constitue pour le Burundi une richesse qui ne demande qu’à être exploitée. On pourrait légitimement se poser de nombreuses questions sur ce manque d’intérêt de la part de l’Etat et des investisseurs burundais vis-à-vis de cette opportunité. 

 

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