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Stylozzof: Habemus “rappeur”

La légende du rap burundais 19th vient d’offrir un featuring à Stylozoff. Ce dernier, véritable OVNI dans le paysage musical burundais, surprend, intrigue et étonne. Impossible pour les mordus du rap de passer à côté de ce « phénomène ». Un rappeur nous est né.

 Portant un gilet jaune des agents de l’entreprise de communication Lumitel, le corps chétif, la coiffure aux cheveux recouvrant seulement les bords de la tête, la peau ébène, c’est à travers une capsule postée au mois de février 2024 que les Burundais découvrent ce jeune homme à la voix aiguë, presque enfantine.

La vidéo fait le tour des réseaux sociaux. La chance ne venant pas seule, le message lancé par Stylozzof fait mouche chez des milliers d’internautes. Dans la vidéo, il parle de l’envie des étudiants de l’université du Burundi de sortir de leurs conditions de vie précaires: la vie de poils dans le jargon estudiantin. Celui qui se nomme le Roi des poils, va devenir le porte-voix des milliers d’étudiants qui peinent à survivre sous la chaleur suffocante de Bujumbura, enfermés dans une vie de misère.

Grâce au coup de main du médium en ligne Akeza.net, trois chansons sont déjà sorties en l’espace de quelques mois. Les étoiles semblent s’être alignées pour ce maigre garçon au visage de bambin et à la calvitie précoce.

Simple phénomène d’Internet ?

Le Burundi reste une terre de l’oralité et les Burundais portent toujours une attention particulière au message dans une chanson. Si certains artistes du moment font fi de la plume optant pour le beat et la b*te, les chansons des années 70, 80 et 90 teintées d’une écriture magnifique, sont encore écoutées avec engouement. Même chez les plus jeunes.

Quand un artiste qui éclot prend sa génération à contre-pied et choisit de mettre l’accent sur le message, l’audience ne peut être qu’au rendez-vous. Et Stylozzof n’échappe pas à la règle, puisqu’il a aujourd’hui ses aficionados.

Les trois chansons à son actif avec en guise d’adoubement un featuring avec l’un des meilleurs que le rap burundais ait jamais produit laissent penser que la Stylozzofie est loin de déposer sa plume. De là à croire que le chanteur ne va tarder à se tailler une place dans le rap game, il n’y a qu’un pas.

Quel futur pour le Roi des Poils ?

Dans le rap, il y a les lyricistes et les as du rythme. Avec l’excellence de sa plume, Stylozzof  fait clairement partie de la première catégorie. Si sa façon de poser sur la chanson n’est pas prodigieuse, ses paroles marquent les esprits.

On peut débattre si Stylozzof s’éteindra ou atteindra des sommets. Mais s’il y a une chose dont on ne peut lui renier, c’est son talent. Sa manière de rapper, sa voix unique, la drill qui lui sert de tapis pour poser les rimes multisyllabiques (dans son feat avec 19th, Ivyo bito, il chante : « Sinobeshwa na vinyu nigire Paparazzi, ndi umukunzi wa amani, sindi nka Hitler w’umunazi, nzanye tête ya Zidani ndayitera Materazzi ») font de lui un à haut potentiel.

Pour les amoureux du rap, Stylozzof intrigue, ce qui a le mérite d’attirer l’attention du public. Quant à son évolution, elle dépendra largement de la qualité de son management. Son succès actuel n’est pas définitif, encore faudra-t-il s’imposer sur la scène du rap burundais. On peut douter que ces derniers ne l’accueillent pas à bras ouverts à cause de son parcours atypique. C’est de bonne guerre. Heureusement que le travail anoblit l’homme.

Cela dit, on souhaite à ce « poil » un avenir radieux.

 

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