S’il y a une actualité qui défraie la chronique ces derniers jours, en dehors de la présidentielle congolaise et la crise des gilets jaunes en France, c’est bel et bien le «shutdown» américain. À des milliers de kilomètres de Washington, certains Burundais commencent à en ressentir les effets.
Vendredi 11 janvier. Il est 11h. Je me dirige, comme j’en ai souvent l’habitude, vers le Rosa Parks American Corner, un American space, situé au campus Kamenge au nord de la capitale Bujumbura. Arrivé là-bas surprise : c’est fermé! Je n’y comprends rien vu que je suis habitué à ce que ça soit ouvert ces heures là. Un autre jeune rencontré sur place, et qui allait rebrousser chemin, me souffle : «Ils ne travaillent pas, shutdown oblige!». «Shutdown vous avez dit?au Burundi?», je lui demande, surpris. Et lui de me dire qu’il vient de rater une bonne occasion de compléter son cours vu en classe mais surtout de bien préparer son exposé, la place servant de médiathèque où l’on peut trouver livres et connexion internet gratuits, cela en plus bien sûr du fait que l’endroit offre un espace propice à une bonne concentration.
Il n’est pas le seul à se lamenter. Éric est un jeune qui coordonne un centre travaillant en partenariat avec l’Ambassade des USA au Burundi dans l’apprentissage aux jeunes des notions de base en informatique, et ils font leurs activités dans l’American space. «Nos activités sont au ralenti du fait que l’espace nous est inaccessible en raison du shutdown», me confie-t-il avant d’ajouter : «Non seulement on n’y accède pas les week-ends pour la formation, qui de ce fait ne se fait plus, mais aussi les jeunes en formation qui, s’ils veulent, peuvent revenir au cours de la semaine se familiariser avec l’outil informatique n’y ont pas accès et c’est une double perte.»
Au-delà des frontières
Là ce ne sont que quelques exemples. Et si ça touche l’American corner de Bujumbura, il en est de même pour celui de Gitega, avec les autres institutions dépendant du gouvernement fédéral, avec des conséquences non négligeables.
Comme quoi, même si le point de blocage de cette crise qui perdure est le fait que Donald Trump veut un mur à la frontière avec le Mexique, eh bien les conséquences de sa décision elles n’ont pas de frontières.
American corners joue un role important pour les etudiants et ceux qui font des recherches
ce n’est qu’une petite démonstration de l’impérialisme américain sans frontière qui nous paralyse aussi. il faudra s’y faire!