Triste et un peu agacé, le blogueur Ezéchiel Ndayizeye dénonce une société qui ne respecte pas le travail de ses artistes, qui ne fait que pirater toute œuvre d’art au lieu de la valoriser.
Dans un Burundi où le « ntibambona » (on ne me voit pas) prime sur tout, où le » ndi mwene naka » (je suis le fils de) guide encore les esprits de quelques-uns, et où le « ntaco »(ce n’est pas grave) séduit même la mentalité des plus élevés en dignité ; le travail des « génies » ne vaut rien.
Mais à quoi ressemblerait ce monde sans aucune musique et sans aucune décoration artistique ? A quoi ressemblerait la vie sans l’apport des scientifiques, des artistes, des écrivains, des architectes ? Voilà pourquoi je reste profondément attaché à ce qu’on appelle « la protection des droits d’auteur » et « la reconnaissance de la propriété intellectuelle ». Parce que justement, derrière chaque invention il y a un homme.
Un homme qui a besoin d’être protégé.
Un homme qui mérite un respect.
Un homme à qui on doit une révérence.
Un homme qui a besoin de marcher dans ses droits et de jouir du fruit de son labeur.
Ce que l’on ignore
Au milieu de la misère, du manque, de la souffrance, il y a toujours quelque chose pour agrémenter les soirées, pour soulager les cœurs, semer de l’espoir. Mais la part qui devrait revenir aux auteurs pour ces moments merveilleux, de ce monde où il fait beau de vivre tombe facilement dans l’oubli. On danse dans les festivités, mais on oublie que quelque part un chanteur a passé des nuits blanches pour donner naissance à la chanson. On utilise les ustensiles de cuisine, mais on ne s’imagine pas que quelque part un forgeron ou un industriel s’est exposé à une chaleur incroyable, pour qu’un être humain puisse se sentir à l’aise en préparant son omelette, sans se faire griller les mains. On fait la photocopie illégale des œuvres littéraires sans se faire une idée de la violence qu’un écrivain s’est fait pour parvenir à être publié. On vibre sous l’effet d’une bonne musique, pourtant quelque part un musicien a dû se torturer pour amener à l’existence la cadence.
C’est pour cette raison que je crie « halte ! » à tous les fraudeurs, à tous ceux qui cherchent à étouffer la voix des créateurs. Que la terre soit profitable à tous et que chacun soit respecté dans ses droits.
A bas le piratage! A bas le plagiat! A bas la violation des droits d’auteur.
Vive la créativité!
OUI DIEU EST LE PREMIER À AVOIR CRÉÉ,L’EST LE SECOND À FACONNER LES NOUVELLES CHOSES,QU’IL SOIT LIBRE ET PROTEGÉ,MAIS RESPECTE LES LOIS