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Secteur minier : qu’en tire le Burundi ?

Le pays des tambours sacrés . Lesquels ? Quelles sont les sociétés bénéficiaires des permis d’exploitation? Que dit le code minier ? Que vend-on et quelles sont les retombées qu’ils génèrent par an? Le journaliste-blogueur Égide Nikiza a creusé.    

Quatre sociétés avaient les permis d’exploitation jusqu’au début de cette année. Il s’agit de Raining Mining Burundi pour les terres rares à Gakara en province de Bujumbura-rurale, de Tantalum Mining Company (Taminco) pour le coltan et la cassitérite sur les périmètres de Kabarore et Murehe en province de Kayanza, de Burundi Mining Metallurgy International pour le nickel et les minerais associés dans la commune de Musongati en province de  Rutana et de Tanganyika Gold pour l’or et les minerais associés (argent et cuivre) dans la commune de Mabayi en province de Cibitoke.   

Cependant, d’autres sociétés ont la promesse d’en bénéficier au cours de cette année. «Vu l’état d’avancement des travaux de recherche, trois sociétés sont prévues pour passer à la phase d’exploitation au cours de l’année 2018», lit-on dans la note des réalisations du ministère de l’Énergie et Mines exercice 2017, sortie le 13 février dernier.  

Ces sociétés sont Ntega Holding pour le colombo-tantalite et ses minerais associés sur le périmètre Runyankezi dans les provinces de Ngozi et Kirundo, African Mining Limited pour l’or dans le périmètre de Muhwazi en province de Muyinga et CVMR Energy Metals Burundi (Surl) pour le fer-titane -vanadium à Mukanda en province de Gitega.

Au moins 10% du capital de l’État

a apporté une amélioration au sujet de la participation de l’État dans l’exploitation des minerais. «L’octroi d’un permis d’exploitation industrielle donne lieu à l’attribution à l’État d’au moins 10% des parts ou actions d’apport de la société d’exploitation». Celui de 1976 ne prévoyait rien.

Dans l’article 63, il est stipulé que cette participation ne peut pas connaître de dilution en cas d’augmentation du capital social. Et de préciser que «l’État n’exerce pas l’activité d’exploitations minières. Il joue le rôle de régulateur».

La durée du permis d’exploitation est de 25 ans. Néanmoins, le permis est renouvelable par période de dix ans chaque fois. Et lorsque la durée de vie de la mine est inférieure à 25 ans, l’article 71 en son alinéa 3 est clair : «La durée du permis d’exploitation est celle de la vie de la mine ».

En plus, les titulaires des titres miniers d’exploitation sont soumis à une taxe ad valorem assise sur la valeur de la production. Le taux de cette taxe sur les titres miniers d’exploitation est de 4 % pour les métaux de base, de 5% pour les métaux précieux, de 7% pour les pierres précieuses et de 2% pour les autres substances minérales.

La commune doit en bénéficier une part. Selon un Directeur général d’une des sociétés bénéficiaires du permis d’exploitation qui a requis l’anonymat, la taxe communale est de 300 Fbu sur chaque Kg de minerais exploité.

Signalons que l’article 92 interdit notamment aux agents et fonctionnaires de l’État, aux magistrats et aux membres des forces de Défense et de Sécurité de travailler à quelque titre que ce soit, ou à prendre un intérêt direct ou indirect dans une coopérative minière, une union, une fédération ou une confédération de coopératives minières.

Quid de l’exportation ?

Le Burundi a exporté 271.385,3 kg de  cassitérite, 150.924,8 kg de coltan et 233.092,5 de wolframite en 2017. Il a vendu également 1953,02813 kg de l’Or et 50 tonnes des terres rares. Les recettes issues de ces exportations s’élèvent à 4. 178. 949.103 Fbu. Le ministère avait tablé sur 3 milliards de Fbu. «L’objectif a été atteint à environ 140%», a mentionné le ministre Manirakiza dans la même note.

Ce montant laisse tout de même à désirer. Les autorités devraient s’investir pour une réduction de la fraude d’une part et de l’exploitation illégale d’autre part des mines. En outre, Il faut penser à une cartographie minière afin de connaître tous les minerais dont le Burundi dispose.

 


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