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Savon Bururu : trois bonnes raisons de rééditer l’initiative

En 2020, dans le cadre de la campagne « Je guéris, ne me contamine pas, ni ne contamine les autres », le prix du savon avait été subventionné à 50% pour promouvoir le lavage des mains, une des mesures préventives les plus efficaces contre la Covid-19. Quel bilan ? La première phase ayant duré 3 mois, voici trois raisons qui plaident pour la répétition de cette initiative. 

Subventionné à 50 % grâce aux efforts conjoints du gouvernement du Burundi, de l’USAID, de la Banque mondiale, de l’Unicef Burundi et Savonor,  « Bururu », tel était le nom de ce savon, en référence à sa couleur bleue qui le distinguait des autres savons fabriqués par Savonor. Avec l’objectif de le rendre accessible à tout Burundais, Bururu était vendu 150 Fbu, alors que le savon de base local habituel s’achetait à 300 Fbu. Pour la première phase du programme, comme l’avait énoncé le patron de Savonor lors du lancement du programme en juillet 2020, dix millions de barres de savon de 150 grammes devaient être fournis chaque mois durant le trimestre, pour une population de près de 12 millions d’habitants.

Quid du résultat ?

Les résultats ne se sont pas fait attendre. En trois mois, de juin à août 2020, trente millions de savons ont été vendus à 7,5 millions de bénéficiaires. L’initiative a pris fin au mois de septembre 2020, et c’était 40 millions de savons qui avaient été distribués au total. À la fin de cette campagne, la transmission locale du Covid-19 était presque nulle. Il ne restait officiellement que des cas importés.

Même si la subvention du savon Bururu en était à la première phase, trois raisons expliquent pourquoi il est temps de passer à la deuxième phase.

De un, il s’observe une flambée du prix du savon. Au marché de Gitega, un savon qui s’achetait à 300 Fbu s’achète aujourd’hui à 500 Fbu. Deux raisons sont évoquées. Le savon étant un dérivé du palmier à huile, il s’observe en cette saison sèche une pénurie et une flambée du prix de l’huile de palme qui ont impacté aussi le prix du savon. Bien plus, la production des unités de transformation locales a diminué. « Nos savons n’ayant pas été subventionnés, la campagne Bururu nous a mis à terre. Nous avons travaillé à perte pendant 3 mois et aujourd’hui, les matières premières sont chères. D’où la cadence de production a diminué », confie Manariyo.

De deux, au moment où le savon Bururu a été subventionné, le Burundi n’avait que 219 cas de Covid-19 le 8 juillet 2020. Le pays en était à 11333 cas positifs au 22 août 2021. Alors que la moyenne journalière était de 20 cas en 2020, ce chiffre est passé à 156 cas depuis le 21 juillet 2021, une preuve de la résurgence des cas de la Covid-19 au Burundi. La résurrection de l’initiative du savon Bururu ne serait-il pas bénéfique ? 

De trois, une étude menée en 2020 par le programme commun de l’OMS et l’UNICEF a montré que seulement 6% des Burundais pouvaient s’offrir du savon. Comme le mentionnait l’étude, l’achat du savon pour l’hygiène personnelle passe après l’alimentation de la famille, l’éducation des enfants ou l’achat du bétail. Sans doute que la montée du prix du savon peut impacter la lutte contre la Covid-19 au Burundi. Peut-être que la réédition de l’initiative du savon Bururu serait salvatrice.

 

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