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Réouverture du marché de Kamenge : une promesse toujours en attente

Il y a exactement neuf mois, un incendie ravageait le marché de Kamenge. Une semaine après, le président de la République déclenchait un élan de solidarité sans précédent pour la réhabilitation de cet édifice. Neuf mois après, force est de constater que les travaux tirent encore en longueur. Par conséquent, le scepticisme s’installe chez les commerçants.

C’est précisément le 7 janvier de cette année que les travaux de réhabilitation et d’extension dudit marché ont officiellement débuté. Comme l’avait annoncé Général Agricole Ntirampeba, président de la commission de réhabilitation, ces travaux ne devaient pas durer plus de cinq mois. Dans la foulée, le nouveau plan du marché avait été dévoilé : trois blocs en étages et des hangars devaient être érigés pour constituer un total de 1.670 places, au lieu des 1.589 que comptait l’ancien marché. Le réaménagement devait également tenir compte des mesures de sécurité comme les pistes de passage pour les véhicules anti-incendie ainsi que les bornes fontaines et les extincteurs. 

La construction des échoppes et des  hangars presque terminée, mais…

Le 7 juin, jour J prévu pour la fin des travaux, nous nous sommes rendus sur le lieu, afin de vérifier l’état d’avancement du chantier. Les travaux sont encore en cours et il semblerait qu’ils tournent au ralenti. Quelques charpentiers sont à l’œuvre et  des bennes amènent au compte-goutte les matériaux de construction. L’un des maçons rencontré sur les lieux nous dira que la construction des échoppes et des  hangars est presque terminée, mais que d’autres travaux à l’intérieur du marché n’ont pas encore commencé. Ce qui laisse présager un dépassement du délai d’exécution. 

Les commerçants, entre espoir et impatience

Ceux qui exerçaient au marché de Kamenge se sont dispersés vers d’autres lieux. Nombreux se trouvent non loin du marché en réhabilitation, précisément à la 12ème avenue de la zone Cibitoke. Ils travaillent difficilement, sous un soleil de plomb, avec une clientèle parcimonieuse. Béatrice, une vendeuse de fripes ne cache pas son indignation. Après qu’elle ait perdu une grande partie de son fonds de commerce dans l’incendie du marché, elle s’est battue pour trouver un petit capital. Elle est maintenant confrontée au manque de clients. « Les gens préfèrent aller acheter dans d’autres marchés. Ici c’est le désordre. Nous demandons la réouverture du marché pour qu’on puisse encore avoir une adresse fixe », confie-t-elle le visage renfrogné. Cette mère de quatre enfants explique qu’elle gagne à peine 5.000 BIF par jour alors qu’avant ce désastre elle pouvait facilement rentrer avec plus de 30.000 BIF en poche.

Quant à l’espoir de la réouverture du marché, Salvator Nibishatse, vendeur de matelas ne mâche pas les mots. « A voir comment la reconstruction avance, il nous reste encore du temps avant de regagner nos anciennes stands. Le délai de cinq mois de travaux est déjà expiré. On n’a même pas encore mis la toiture », déplore-t-il.

Pour rappel, le nombre de victimes de l’incendie s’élève à 1.297 ayant perdu, au total, des marchandises d’une valeur de plus 2,2  milliards BIF. 

 

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