« Ainsi, la banque de crédit de Bujumbura souhaite recruter de jeunes diplômés universitaires, sans expérience professionnelle, désireux d’apprendre le métier de banque.». Ces lignes figurent dans l’appel à candidature pour la troisième édition de la formation. Cette initiative serait-elle une solution à la fameuse expérience de 5 ans et au chômage de 5 ans avant un premier boulot pour les jeunes? Voici comment.
« Les lauréats à ce concours (organisé pour l’occasion), bénéficieront d’une formation d’au moins une année, accompagnée d’évaluations des connaissances acquises. À l’issue de cette formation, les plus performants seront engagés comme employés de la banque avec un contrat régi par la législation du travail au Burundi », peut-on lire plus loin dans l’appel.
Ce qui ne sera pas inédit. En 2018, pour la première édition, la banque a recruté et formé 40 jeunes. Au bout d’une année de formation, 39 ont été retenus comme employés de la banque. Avec un contrat de travail à durée indéterminée, R. M, l’un des 39, ne tarit pas d’éloges : « Alors que je ne m’attendais pas à moins de 3 ans de chômage, cette opportunité a été une panacée. Si aujourd’hui je peux subvenir aux besoins de ma famille, payer les études de mes petits frères et sœurs, c’est grâce à cette initiative. »
A.P, lauréat de l’université du Burundi, dans la faculté des sciences de l’ingénieur, au chômage depuis 4 ans, aimerait que des opportunités du genre s’étendent dans son domaine, plus précisément dans les entreprises de construction.
Pas sélectionné, mais satisfait
Pour les candidats Économistes Bac+2/A1, Bac+3/License, 351 dossiers ont été sélectionnés pour le test écrit et 772 n’ont pas été sélectionnés. Pour les candidats économistes et juristes de niveau Master, 10 dossiers ont été sélectionnés contre 33 non sélectionnés. Tous ces chiffres sont à retrouver sur le site de la banque de crédit de Bujumbura.
S.Y se dit satisfait. Bien que son dossier n’ait pas été sélectionné, il reconnaît que «la sélection a été transparente. La liste des dossiers non sélectionnés a été rendue publique avec les raisons du rejet, ce qui n’est pas fréquent dans la gestion habituelle des recrutements. C’est mieux que dans une autre entreprise locale où j’ai déposé mon dossier il ya bientôt 4 mois et pour lequel j’attends encore un appel téléphonique pour un test, si jamais test il y aura ».
Une solution pour le chômage des jeunes ?
C’est un fait. Le chômage chez les jeunes burundais est trois fois plus élevé que chez les autres catégories d’âges. 93% des jeunes qui arrivent sur le marché du travail mettent en moyenne 5 ans pour décrocher leur premier boulot. De quoi affirmer le caractère opportun de telles initiatives.
Pour autant, l’échiquier économique burundais compte 10 grandes entreprises du secteur industriel, 10 grandes banques, 5 compagnies de télécommunication, plus de 13 compagnies d’assurance. 38 grandes sociétés auxquelles s’ajoutent hôtels, hôpitaux, micro finances, entreprises de construction, etc. Après un décompte minutieux, on pourrait arriver à une soixantaine parmi les plus grandes.
Sans toutefois vouloir omettre les efforts de certaines d’entre elles (qui se limitent encore à un stage d’une année), si toutes ces entreprises emboîtaient le pas à la BCB, elles pourraient offrir annuellement des opportunités durables à environ 2400 jeunes chômeurs. Soit 16% des 15 mille qui sortent chaque année des universités. Si vous évoquez le coût d’un recrutement ou la masse salariale, autant vous dire que vous tombez à pic. Le chef de l’État s’est engagé à soutenir toute initiative allant dans le sens d’emploi de jeunes. Jusqu’à une subvention d’une année de salaire. J’espère donc, une suite favorable à ma requête.
Nagira mvuge ko bcb itarenganya co kimwe nko muri reta canke mu ma privee seulement la verite blesse
1. Dans son recent article paru ici sur http://www.yaga-burundi.com a propos des consequences du COVID-19 sur le Burundi, Pierre Claver Banyankiye conclut par:
« Pour relancer les activités, il est urgent de penser au redémarrage de la machine économique. Concrètement, je me dis que le parlement doit saisir le Conseil économique et social pour effectuer une étude d’impact et évaluer les conséquences de la crise sanitaire sur les plans économiques et sociaux. Cette étude constituerait un outil de référence pour arrêter les mesures qui s’imposent. »
https://www.yaga-burundi.com/2020/covid19-impact-economique/
2. Donc vu l’etat actuel de l’economie burundaise, il serait tres tot de nourrir des espoirs du genre » SI TOUTES CES ENTREPRISES EMBOITAIENT LE PAS A LA BCB… »
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