Les jeunes ne sont pas représentés à l’exécutif tout comme dans d’autres institutions républicaines. Quelles en sont les causes profondes ? Quelle est la part de responsabilité de la jeunesse ? Que faudrait-il faire pour mettre fin à cette « injustice » ? Éléments de réponse. (Ce texte est une réaction à cette opinion d’un autre blogueur).
, jusqu’à ce que même le ministère qui leur est consacré ne soit pas confié à un d’eux, il est juste de montrer à quel point les concernés en sont partiellement responsables.
La jeunesse du pays des tambours sacrés n’est pas encore parvenue à se considérer comme un groupe tout homogène et cela les affaiblit beaucoup face aux aînés. Selon Michel Fize, spécialiste de la sociologie de la jeunesse, dans son ouvrage, Le livre noir de la jeunesse (2007), « si les jeunes perçoivent ‘‘les autres’’ dans leur singularité, ils peinent à se représenter eux-mêmes dans leur propre singularité ».
Dès lors, au lieu d’accéder aux avantages dont la participation à la gestion de la République, le spécialiste de la jeunesse indique que cette jeunesse est sevrée ou rationnée de citoyenneté, c’est-à-dire de droits civils et politiques : « C’est une jeunesse que l’on flatte, par calcul, et à laquelle l’on confie les basses besognes ».
Paradoxe
Les conditions sont pourtant réunies pour que les jeunes burundais cessent d’agir en rangs dispersés et . Le professeur Juvénal Ngorwanubusa et ancien ministre de la Fonction publique démontre que les jeunes font face aux problèmes analogues.
Dans son article « La jeunesse aux Mille et Un visages » tiré de « Au cœur de l’Afrique » (Tome XXV no3, Bujumbura, CRID, Mi-juin, 1985), l’universitaire met l’accent sur « emploi/chômage, éducation/formation, participation dans les affaires publiques et communautaires, mariage, idéaux de la jeunesse (qui ne sont pas nécessairement les mêmes que ceux des adultes), environnement,…, santé/usages des stupéfiants, prostitution, etc. ».
En plus de la part de la jeunesse, la conception traditionnelle du pouvoir au Burundi y est pour quelque chose. En vérité, elle suppose l’inexistence de l’idée de la chose publique et ainsi, la substance, l’ADN de la République est détournée, dénaturée, de telle sorte que ce qui est naturellement « chose publique » devient « chose de certains».
Inconcevable dans la logique
L’inculcation de cette conception à la population expliquera les attitudes de passivité voire d’indifférence à l’égard de ce qui est purement et simplement injustice. Vu , et , il est normalement inexplicable que les jeunes soient écartés des institutions de prise des décisions.
Or, le Burundi se devrait pourtant d’impliquer activement les jeunes dans la gestion de la République. En effet, il a adhéré au . Ce plan définit 15 domaines priorités devant orienter l’action en faveur de la jeunesse des États membres et organismes onusiens. Entre autres l’emploi, l’éducation, l’intégration politique, la citoyenneté et la protection des droits.
Respect des droits des jeunes
Pour que les jeunes soient représentés dans les institutions, il faudrait des lois qui leur soient adaptées, des lois qui s’inscrivent fidèlement dans le Programme d’action mondial pour la jeunesse et de ce fait qui respectent les droits de la jeunesse aujourd’hui visiblement foulés aux pieds.
Pour ce faire, des mécanismes participatifs pour la jeunesse en politique et à tous les niveaux (gouvernement, Parlement, conseillers communaux, etc.) sont nécessaires. Et en cas de persistance de cette exclusion de la jeunesse, il va de soi, semble-t-il, d’instaurer des quotas comme c’est le cas pour les femmes pour y remédier définitivement.
Tant que les jeunes burundais n’ont pas encore compris qu’ils doivent se mettre ensemble afin de former un groupe devant protéger la liberté et la propriété de chacun, ce n’est pas pour demain qu’ils participeront à la gestion de la République.
Quid de leur participation dans le passé lointain et proche ?
Ce serait aberrant de nier la participation de la jeunesse burundaise dans la politique depuis l’indépendance. Le prince Louis Rwagasore, âgé de moins de 30 ans, a guidé les Burundais à l’indépendance. Charles Ndizeye dit Ntare V a renversé le pouvoir du Mwami Mwambutsa IV, son père, à l’âge de 19 ans, le 8 juillet 1966.
Le Capitaine Michel Micombero a opéré son coup d’Etat contre le jeune monarque à l’âgé de 26 ans. Son tombeur, le colonel Jean Baptiste Bagaza, a accédé le 1er novembre 1976 au pouvoir à 30 ans. Dans son premier gouvernement, il confia même un ministère régalien, celui de la Justice, à un jeune de 25 ans, un certain Jean Baptiste Manwangari.
Melchior Ndadaye, qui devint chef de l’Etat à 40 ans, a commencé son activisme politique à moins de 30 ans, en exil au Rwanda. De même, les autorités politiques, militaires, et policières aux affaires depuis 2005 engagèrent dans les années 1994 une lutte pour la « défense de la démocratie » très jeunes, au début sous la coupe de Léonard Nyangoma. Ils avaient presque tous moins de 30 ans, le président Ndayishimiye y compris !
les jeunes réclament d’être parmi les décideurs de la république, mais n’agissent pas de manière à avoir confiance en eux. je ne dis pas qu’il n’y a pas de jeunes assez engagé dans leurs domaines (Jadoth Giti, ministre de l’environnement ça sonnerait bien), mais beaucoup d’entre eux ne sont pas je dirai assez actif dans la société pour prétendre réclamer une part de responsabilité dans le gouvernement ou instance politique.
Actuellement, de part la mondialisation, nous sommes dans une ère où les performances comptent beaucoup, où ces jeunes qui disent réclamer des postes doivent prouver leurs capacités à accomplir les tâches qu’incombent un ministre, un directeur de cabinet,… d’où il reste la seule solution d’étudier beaucoup et prouver ces capacités à travers les diplômes de master ou doctorats et peut être réclamer ce qui doit être réclamer, sinon venir militer dans tel parti sans au moins un diplôme de baccalauréat, je regrette fort, ça ne mérite pas une responsabilité dans le gouvernement au risque de refaire les mêmes actions de ces dirigeants qui mérite ces postes grâce à leur appartenances politique depuis au moins 15ans.
@Helios
1. Je suis tout a fait d’accord avec vous;
2. Pour moi, une personne qui vit bien ce phenomene de « la mondialisation… ou les performances comptent beaucoup est l’actuel directeur general de l’OMS: il a pu occuper des hautes fonctions dans son pays natal et aujourd’hui il a pu se hisser au niveau planetaire.
« Tedros Adhanom Ghebreyesus, né le 3 mars 1965 à Asmara (Empire éthiopien), est un homme politique éthiopien.
Ancien ministre de la Santé (2005-2012) et des Affaires étrangères d’Éthiopie (2012-2016), il est directeur général de l’Organisation mondiale de la santé depuis le 1er juillet 2017… »
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Tedros_Adhanom_Ghebreyesus…)
Il est vrai que les jeunes réclament des postes politiques, mais est-ce qu’ils le méritent vraiment?.
1. Les jeunes doivent montrer leurs responsabilités dans l’union? Que voit-on, ils excellent dans la violence, l’obéissance aveugle dictées par leurs partis politiques. Peu s’ accordent à penser le sens ni la finalité de leurs gestes.
2. Pour quelques milliers, je les vois en guignoles à la télé pour lire les déclarations faites par des adultes. Aussi corruptibles, ils sont incapables de s’unir.
3. Toute idée de travailler ensemble bute sur « qui est-ce? », « est-il des nôtres? » au lieu de parler de compétences. Très peu de jeunes réalisent que la diversité est une richesse.
4. Oui, les jeunes doivent s’unir autour des idéaux de la jeunesse au lieu d’être des exécutants de sales besognes.