Dans le but d’endiguer la pandémie du coronavirus, plusieurs pays ont opté pour la fermeture des frontières. C’est le cas des points de frontière entre le Burundi et la RDC. Motivés par l’urgence et sans tenir compte des risques, certains s’essayent à la traversée clandestine de la rivière Rusizi dans un sens comme dans un autre.
Les témoignages recueillis font état d’une aventure « pleine d’angoisse et de peur ». Blaise (nom d’emprunt), un étudiant congolais au Burundi, a appris la fermeture des frontières pendant qu’il était en visite chez ses parents au Congo. « En attendant la décision du gouvernement congolais d’ouvrir les frontières le 15 août 2020, j’ai raté deux examens. Il était hors de question que j’en rate un troisième », dit-il.
Une traversée à dos de pirogue
Son passeur s’est présenté à lui comme un pêcheur de Luvungi, le lieu où ils se sont rencontrés. « Après une discussion, nous nous sommes entendus sur la somme de 20dollars américains. Il m’a ensuite présenté à un militaire congolais pour nous faire traverser la forêt et éviter que d’autres militaires ne nous prennent pour des ennemis. A ce militaire, j’ai donné 10 dollars », confie Blaise.
Arrivés à la rivière, le passeur a demandé à Blaise de se déshabiller et de mettre mes habits dans un sac plastique. Il fera toute la traversée en sous-vêtements. « Une fois du côté du Burundi, une équipe de deux personnes nous attendait. L’un était en tenue militaire burundaise et l’autre en tenue civile. Je n’avais pas de francs burundais avec moi. Ils m’ont alors exigé de payer 30 dollars », poursuit-il.
Le pêcheur rentré, Blaise continuera seul avec la nouvelle équipe jusqu’à la RN5 en province de Cibitoke où il prendra un bus pour à Bujumbura.
Divine (nom d’emprunt), quant à elle, est directement allée au poste militaire à Luvungi.« J’ai parlé avec des militaires qui ont ensuite contacté la personne qui devrait m’aider à traverser jusqu’à la rive burundaise de la Rusizi. Là-bas, un militaire burundais contacté par ses collègues du poste de Luvungi m’attendait », témoigne-t-elle.
Pendant la traversée, le passeur, vraisemblablement un pêcheur du coin, était dans la pirogue et Divine, à moitié habillée, la tête en l’air, le reste du corps sous l’eau, avait les mains accrochées à la partie arrière de la pirogue. Tout comme pour Blaise, un comité d’accueil de deux personnes l’a escortée jusqu’à la route nationale.
Une réouverture des frontières comme solution ?
De par les deux témoignages, il semble qu’un réseau de passeurs se soit déjà installé. Ce dernier profite de la fermeture officielle des frontières pour s’en mettre plein les poches. Un prolongement de cet état de fait aux frontières devrait encourager ces inciviques.
Toutefois, l’aventure n’est pas sans danger. La ville de Luvungi est située dans la plaine de la rivière Rusizi, à la frontière des territoires de Walungu et d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu. Elle est proche des frontières rwandaise et burundaise et est réputée pour les escarmouches entre miliciens et militaires. Quant à la rivière Rusizi, la pression de ses eaux, ses hippopotames et ses crocodiles constituent un danger pour tout périple dans des conditions précaires.
A défaut de freiner ces mouvements clandestins, les gouvernements burundais et congolais devraient appliquer des mesures de prévention de la propagation de la Covid-19 aux frontières et permettre aux populations des deux pays de traverser la frontière en toute légalité.
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Si nos dirigeants s’interessaient à nous, ils devraient collaborer, mais, la corruption nous emportera tous. Ils nous ont vendu!
Il faut arrêtez de prendre en voyage les peuple. Quel covid?? A uvira il y a eu combien des cas de Corona?? Et Bujumbura?? Quelle emplair?? Faut pas distraire le peuple, c’est le peuple qui petit qui souffrent et les autres se la coule a la douce.. rien n’a changé pour eux. Assez