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Covid-19 : l’impact économique en cinq chiffres

Les prix ont fortement augmenté, la production des boissons a chuté, l’exportation du café, de l’or et autres minerais également, sans oublier l’amenuisement des réserves en devises. Il n’y a plus de doute, la pandémie Covid-19 frappe de plein fouet l’économie burundaise. 

Récemment, la BRB a publié le rapport du comité de politique monétaire du premier trimestre. Selon le rapport, l’activité économique mondiale s’est contractée au premier trimestre 2020, en particulier dans les pays avancés de l’OCDE (-1,8%), suite aux effets néfastes du Covid-19. Mais le Burundi n’est pas en reste. 

Un taux d’inflation à 6%

« Le taux d’inflation s’est accru au premier trimestre 2020, et s’est établi à 6,6% alors qu’il était de -3,6% au trimestre correspondant de 2019 », lit-on dans le rapport.

L’inflation pourrait même atteindre 8,0 contre -0,7% en 2019. Pour rappel, le critère de convergence est de 8,0% pour la plupart des pays membres de la communauté Est africaine. 

La production des boissons a baissé de 6,9%

Cette pandémie a touché la consommation des produits locaux. La production de boissons de la Brarudi, soit la première entreprise industrielle du Burundi, n’a pas manqué d’accuser le coup. Sa production a baissé de 6,9 %. 

De même, la production industrielle  au Burundi, de façon globale, a diminué de 8,2% par rapport au premier trimestre de 2019. Pour cause, la baisse de la production dans les industries alimentaires. 

L’exportation du café en baisse de 66%

Cela fait froid dans le dos. Dépendant de la production étrangère, ce rapport dévoile que le Burundi ne peut pas financer les dépenses d’importations par les exportations. Le gap s’est creusé par rapport au dernier trimestre 2019. Pour payer la facture d’importations, Gitega était obligé de puiser dans les réserves de change l’équivalent de 385.663,4 millions BIF contre 369.505,4 millions BIF au trimestre précédent. 

Un déficit qui s’est aggravé à cause de l’augmentation des importations dans un contexte de diminution significative des exportations. La chute des exportations a principalement affectée le café avec une diminution de 66%, or 100% et les minerais 34,6%.  

En effet, les devises tirées des importations ne financent que 10,9% des exportations alors que le taux de couverture des importations par les exportations était de 15% au dernier trimestre de 2019.

La dette publique s’est accrue de 4,4%

La dette publique s’est accrue de 4,4% par rapport au trimestre précédent. Elle est passée de 2.909,4 à  3.408,0 milliards de BIF. Composée essentiellement des titres du Trésor et des avances de la Banque Centrale, la dette intérieure représente 71,6% de la dette publique totale.

Les réserves de change ont reculé de 35,7%

Et ce, par rapport à la fin décembre 2019. Elles s’établissaient à 73 contre 113,5 millions de dollars américains. Elles couvraient 0,9 mois d’importations de biens alors que le niveau planche est fixé à 4,5 mois dans les critères de convergence de la communauté Est africaine.

Le document de la BRB montre également que le stock de devises a battu un nouveau record. Elles sont à un niveau critique jamais atteint depuis longtemps. De 2014 jusqu’en 2020, les réserves en devises ont fondu de plus de trois quarts : de 317, 3 à 73 millions de dollars américains.

Que faire ?

D’aucuns se demandent si la situation s’est améliorée à partir du mois d’avril. A mon humble avis, la réponse est non. Car, les mesures de lutte contre la propagation du Covid-19 sont toujours en vigueur.

En outre, ces indicateurs ci-haut cités laissent penser que les conséquences du covid-19 sont plus remarquables chez les petites et moyennes entreprises, les petits commerçants et les artisans. Certains sont au point de fermer les portes de leurs commerces si aucune mesure d’urgence, en termes de plan de relance, n’est envisagée et mise en œuvre.

Pour relancer les activités, il est urgent de penser au redémarrage de la machine économique. Concrètement, je me dis que le parlement doit saisir le Conseil économique et social pour effectuer une étude d’impact et évaluer les conséquences de la crise sanitaire sur les plans économiques et sociaux. Cette étude constituerait un outil de référence pour arrêter les mesures qui s’imposent.

 

Bonjour,
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