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Burundi : la prolongation de l’âge de la retraite au détriment de la jeunesse ?

L’Assemblée nationale a voté ce 17 septembre le projet de loi portant révision du Décret-Loi portant Révision du Décret-Loi N˚1/037 du 7 juillet 1993 portant révision du Code du travail du Burundi. Parmi les amendements, la prolongation de l’âge limite pour la retraite. Quelles perspectives pour les jeunes chômeurs face à une loi qui fait la part belle aux employés de l’État déjà en fin de carrière ? Ne fallait-il pas couper la poire en deux ?

Le projet de loi sous analyse prolongera de cinq ans l’âge requis pour le départ à la retraite. Ce dernier était limité à soixante ans dans le Code de travail en vigueur au Burundi. Cette loi est votée par les élus du peuple au moment où le Burundi fait face à un gros problème lié au chômage grandissant chez les jeunes. Naturellement, cette prolongation est une porte qui se ferme pour cinq longues années de plus devant une partie des jeunes qui se battent pour décrocher leur premier emploi.

Logiquement, il n’y a pas de raison de se réjouir. Cette loi n’est favorable ni pour ceux qui attendent leur retraite ni pour les chercheurs d’emploi. En effet, ces gens, qui ont consacré de longues années au service de la nation,    devraient plutôt se reposer sans attendre de crouler sous le poids de l’âge. Ils devraient avoir du temps pour s’occuper pleinement de leurs affaires, pour être à la proximité de leurs familles et jouir d’une protection sociale sûre. Quant aux aspirants à l’emploi, ils devront attendre encore la même période.

La productivité sacrifiée

Il est un peu difficile d’établir la corrélation entre l’âge de l’employé et son niveau de productivité. Mais, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) en France, l’âge où l’homme est plus productif au travail se définit entre 40 et 55 ans. 

C’est un argument qui devrait faire objet de consensus. Si les personnes âgées sont réputées pour produire un travail de qualité, nous pouvons affirmer que la force physique est nécessaire pour produire plus et résister au stress de travail. Ainsi, nous pouvons de dire qu’en employant les personnes âgées au-delà de 60 ans, l’État perdra une partie de sa production. De plus, il y aura un manque à gagner au niveau social. Ces gens qui devraient normalement se tourner vers la production dans leurs familles pour céder la place aux cadets.

Pour trouver une solution favorable pour ces deux groupes ci-haut considérés, l’État burundais devrait plutôt envisager d’autres alternatives. Au lieu de prolonger l’âge limite pour la retraite, il fallait plutôt une politique de protection sociale plus consolidée. En l’occurrence, revoir à la hausse les contributions versées par différents employeurs pour le compte de leurs employés. Ainsi, ceci permettrait aux travailleurs d’aller à la retraite plus tôt, expérimenter l’entrepreneuriat et laisser la place aux candidats plus jeunes.  

 

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