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La polygamie, un mal qu’on doit continuer à combattre

Les couples vivant en concubinage avaient jusqu’à la fin de l’année 2017 pour régulariser leur union, selon l’ultimatum lancé par le président de la République. Un marathon de mariages s’est fait remarquer  sur tout le territoire national. Mais pour certains couples, envisager un mariage monogame est tout bonnement impossible, au grand malheur de leur progéniture.

Le président de la République a raison, la polygamie est un vice à éradiquer dans notre société. Dans la commune Mutimbuzi où ce phénomène est le plus fréquent, certains trouvent normal de prendre une seconde épouse, arguant que  leurs familles légitimes sont loin d’eux.

Prosper (pseudo), gardien de chantier dans le quartier Kajaga de ladite commune, est père de quatre enfants nés d’une seconde épouse. Il a quitté sa colline natale et sa famille légale pour chercher du travail en ville. Maintenant, il ne peut se résoudre à renvoyer sa femme illégitime  car elle n’a nulle part où aller. Le plus triste, c’est que tous ses enfants sont nés et vivent dans les chantiers qu’il garde.

Des enfants sans domicile fixe

Les enfants illégitimes de Prosper se retrouvent pour le moment sans domicile fixe, outre le fait de ne pas avoir accès aux soins médicaux gratuits (une mesure qui concernent les enfants légitimes). Squattant les chantiers gardés par leurs pères, ils vivent dans la peur constante d’être renvoyés d’un moment à l’autre par le propriétaire.

Colin, 12ans, a arrêté les études : « C’est trop fatiguant ! On change d’école comme on change de domicile. » Lui et ses petits frères préfèrent chercher comment subvenir à leurs besoins, en traînant dans le quartier.

La rue est un bien piètre enseignant pour des enfants. Bon nombre d’entre eux se livrent au vol, et à d’autres activités peu louables. Récemment, un de ces petits SDF de sept ans s’est vu brûlé les deux mains par son grand frère pour avoir volé de la nourriture chez un voisin, dans le quartier de Kajaga. Des actes barbares devenus monnaie courante depuis peu.

Eh oui, un vice en entraîne un tas d’autres. La campagne de moralisation de la société entamée par le président de la République tombe à pic. Il est temps de responsabiliser hommes et femmes, pour le bien des familles. Et à ceux que le travail appelle loin de leurs femmes légitimes et que  la solitude pousser à déshonorer leur engagement nuptial, sachez que le prix à payer est plus lourd que quelques fugaces moments de plaisir. En tant que Burundais, il est juste question d’intégrité.

 


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