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Ce « Petit pays » qui me rappelle mon enfance !

Après avoir lu “Petit pays” de Gaël Faye,  la blogueuse Gratia Ancilla Ndikumana fait un constat: le Burundi compte des milliers de Gaby, le personnage principal du Roman. Témoignage.

J’ai enfin pu me procurer « Petit pays ».  L’attente n’a pas été facile d’autant plus que dans la presse, c’était le roman de la rentrée qu’il fallait absolument lire. L’auteur, c’est ce « petit métis que j’avais rencontré lors de son concert « Bouge A Buja’ » en 2013 et qui récolte aujourd’hui des prix littéraires comme des petits pains. Qu’a-t-il proposé au monde pour séduire toutes les grandes rédactions francophones ?

Gaby, le personnage principal, rend ce roman croustillant. Il intrigue par son vécu et il permet à beaucoup de lecteurs burundais de s’identifier. Qui à Bujumbura ne se reconnaît pas à travers ces lignes ? Qui n’a pas eu ce groupe d’amis avec qui il a fait les quatre cents coups ? Aller voler les mangues même quand vous en aviez chez vous, c’était comme une règle.

Chez nous, à Ngagara, les enfants de Kamenge savaient à quelle heure tout le monde prenait sa sieste, quand personne ne pouvait les surprendre et venaient tout cueillir. Je rejoins Gaël Faye pour dire au monde entier, que les enfants du Burundi avaient une vie. Ils étaient heureux. Avant la crise, chaque enfant avait un petit paradis à lui.

Le roman de Gaël Faye est un trésor à souvenirs. L’histoire de ces « enfants privilégiés » m’a rappelé mon enfance. Je n’avais certainement pas le même âge que Gaby et ses amis. Mais nous avions la même peur. Ce n’était pas un jeu. La crise de 1991 et surtout celle de 1993 venaient nous voler notre innocence, notre enfance. Elles nous ont tout pris.

Une lecture d’actualité

J’ai dévoré, avec passion, chacune de ces pages. Drôle, la première partie m’a pliée de rire ne sachant pas que j’allais terminer par avoir les larmes aux yeux. L’histoire de Gaby s’est tragiquement terminée avec le génocide rwandais.

Combien d’enfants ont vu s’envoler leur innocence à cause de cette nouvelle crise politique ? Toutes les similitudes avec la crise actuelle m’ont fendu le cœur. Gaby renonça à son ambition de devenir mécanicien. Et c’était pourtant son vœu. Il pensait qu’un jour cette profession l’aiderait à « se réparer ». Mais le monde avait changé, l’humanité était vouée à sa disparition, il n’y avait plus rien à réparer, plus rien à sauver. Faudrait-il pour autant que nous renoncions à faire du Burundi un « paradis » pour nos enfants ? Quelle que soit la durée de la nuit, le soleil finit par apparaître.

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Les commentaires récents (3)

  1. Merci pour ce resume du livre de Gael: Petit pays, c’est vrai que j’ai envie de le lire mais vous arrivez a accentuer mon excitation
    Bravo pour votre blog!