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Que nous révèle P Diddy sur la lutte contre les VBG au Burundi ?

La condamnation de P Diddy, rappeur et homme d’affaires américain pour violences basées sur le genre (VBG), sera une victoire pour toutes les victimes d’abus sexuels du monde entier ; celles du Burundi n’y échappant pas. Voici pourquoi.

Omettons les « memes » et les blagues sur les 1 000 bouteilles de lubrifiants que P Diddy détenait chez lui. Il est d’une grande tristesse que la justice ne condamne pas souvent – ou comme il faut, les prédateurs sexuels quand ils détiennent un grand pouvoir dans la société.

P Diddy c’est l’incarnation de ces puissants, qui, grâce à leur argent et leur pouvoir, échappent à la justice. De la justice américaine à celle du Burundi, la frontière est minime lorsqu’il s’agit de faire face à ce genre de cas. On ne condamne pas facilement un individu capable de rassembler une horde d’avocats chevronnés ou de corrompre le juge le plus incorruptible.

Quid des victimes alors ?

Depuis les années 2000, plusieurs victimes ont dénoncé P Diddy qu’il aurait abusé d’elles de plusieurs manières, plus cruelles que les autres. Mais il semble que le statut de ce rappeur, très craint dans l’industrie de la musique comme dans les rues de LA et New York, a longtemps empêché les victimes de recevoir l’attention qu’il mérite. Dénoncer le gros poisson qu’est Diddy, c’était se mettre encore plus en danger.

Et quand une victime n’a ni où aller, elle se cloître sur elle-même. Vivant dans la hantise de ce qu’elle a vécu. Le traumatisme reste ; cela se répercutant sur sa santé mentale, mais aussi de ceux qui l’entourent. Plus dangereux encore, ne pas avoir un espace où dénoncer des prédateurs sexuels crée un environnement où les violences basées sur le genre florissent. Le respect du corps de l’autre n’existant que pour satisfaire les pulsions des nantis et puissants.

Cas du Burundi 

Chaque jour aux quatre coins du Burundi ; une victime des VBG sort du silence. Ou une personne courageuse décide de parler à la place de ces sans voix en l’exemple d’Émilienne Sibomana. Cette dernière, on est longtemps revenu sur son cas. La justice s’est penchée sur son cas, au lieu de celui de qu’elle dénonce. Elle a été jugée et elle est acquittée, mais croule toujours sous les barreaux. Celui qu’elle dénonce marche aisément dans les rues de Gitega. Où est passée la justice ?

On pourrait citer aussi Victim XXX, la plateforme créée par un anonyme pour permettre aux victimes des VBG de dénoncer leurs bourreaux. Nul ne doit condamner ceux qui ont été dénoncés, c’est à la justice de faire cela. Mais hélas la justice burundaise présente encore des failles. Les bourreaux s’exhibent encore online ou marchent encore dans les rues de Bujumbura et ailleurs, dans les coins les plus reculés du Burundi. Et pourtant, nous devrions être sévères, rigoureux. Toute victime des VBG doit se tourner vers la justice. Si Victim XXX a existé, c’est grâce au laisser-faire de la justice. Si aujourd’hui, les jeunes filles burundaises sont encore abusées par des puissants après leur avoir offert quelques bouteilles de Moët et Chandon et que cela soit normalisé, il y à se poser des questions.

Bref, les P Diddy burundais doivent être derrière les barreaux pour le bien de notre société. Rêvons d’une justice burundaise impartiale. Militons pour une loi sur les VBG plus rigoureuse. Si cela n’est pas fait, nous serions en train de créer une société burundaise en perdition.

 

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