article comment count is: 0

Nouvelle réglementation des GFC : vers la fin des dérapages ?

Depuis près de deux ans, la Banque de la République du Burundi BRB s’est investi dans la stabilisation des Groupements financiers communautaires (GFC). Après les avoir classés dans la quatrième catégorie des institutions financières, une nouvelle réglementation a été mise en place.  Un élément nouveau : l’emprunt de chaque membre de GFC ne doit pas dépasser cinq millions de BIF. Tout cela va-t-il permettre la sécurisation des avoirs des membres ? 

 Il y a environ une année, la BRB a pris l’initiative d’enregistrer les GFC afin d’assurer la sécurité de l’épargne publique. Pour les GFC déjà enregistrés, une réunion d’échange sur la nouvelle réglementation s’est tenue le 22 août 2024 à Bujumbura, réunissant le gouverneur de la BRB et les responsables de ces institutions.

Quoi de neuf ?

Plus de 140 GFC ont été enregistrés dont 130 exerçant dans la quatrième catégorie et une dizaine d’autres sous l’encadrement d’organisations non gouvernementales nationales et internationales, les projets gouvernementaux, comme l’a déclaré Normand Bigendako.  gouverneur de la BRB.

Pour s’inscrire auprès de la BRB, tout GFC de quatrième catégorie doit désormais avoir un objet de sa constitution, une précise et reconnue par l’administration locale, un minimum de 100 membres, une dénomination sociale, un comité de gestion, la liste n’est pas exhaustive. Chaque membre a le droit d’emprunter au maximum un montant de cinq millions de BIF.

Le comité de gestion de chaque GFC sera composé  d’un président, un vice-président, un trésorier et un secrétaire pour un mandat de cinq ans maximum. Les profils de ces responsables devront répondre à certaines exigences de formation : le licence ou baccalauréat pour le président, niveau A2 pour son vice, niveau A3 pour le trésorier et le secrétaire.

Des inquiétudes

Lors de la réunion déjà mentionnée, les responsables des GFC ont exprimé quelques inquiétudes, notamment concernant les limites géographiques de leur zone d’intervention. Le gouverneur Bigendako a été clair à ce sujet : « On a constaté que certains groupements créaient trop d’agences partout dans le pays, ce qui est interdit. À moins que des membres déménagent vers d’autres provinces, sinon ils peuvent continuer de participer aux activités des GFC à distance, sans ouvrir de nouvelles structures ».

Sur la question de zone d’intervention, il existe des localités qui n’ont aucun membre présentant le niveau d’étude requis. Dans ce cas, le gouverneur a fait savoir que c’est celui qui aura une grande capacité ou sera le plus expérimentée par rapport aux autres dans le domaine qui prendra le lead. C’est lui qui pourra mieux rédiger un rapport financier semestriel et par annuel.

Adieu les magouilles ?

Récemment, on vous a partagé un article d’un expert en macro-économie qui expliquait que la plupart des Burundais travaille dans de petites unités de production surtout agricoles pour booster leur productivité, que la BRB doit protéger l’épargne publique.

La nouvelle réglementation vise justement à mettre fin aux détournements de fonds trop fréquents dans les GFC. On l’a déjà dit, chaque membre ne pourra emprunter plus de 5 millions de BIF. « Un membre qui aurait besoin de plus d’argent pourra se tourner vers les microfinances ou les banques commerciales pour demander le montant qui lui manque », a indiqué le gouverneur.

Vous saurez que la BRB a décidé de poursuivre ce processus au-delà de la date prévue pour la fin des enregistrements dans le souci de mieux structurer et réguler les GFC. L’action de la BRB pourra-t-elle permettre d’éradiquer les magouilles qui ont été observées dans certains GFC ?  Ce serait une excellente chose pour le bien de la promotion de l’inclusion financière.

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion