Entre souvenirs d’enfance empreints de magie et réalité économique difficile, ce texte explore la transformation de Noël à l’ère de l’inflation. Avec une touche d’humour et beaucoup d’humanité, l’auteur raconte ses efforts pour recréer la magie des fêtes pour sa fille, malgré les contraintes financières et les défis du quotidien. Récit.
Ah, Noël… ce moment magique de mon enfance. Les nouvelles robes, les chaussures qui suscitent l’envie des petits voisins et une table qui déborde de mets dignes d’un conte de fées. À l’époque, c’était simple : on croyait que maman avait des pouvoirs magiques. Mais aujourd’hui ? La magie de Noël semble avoir déserté, remplacée par la dure réalité de 2024.
Ce qui ne fait pas défaut ? Le pouvoir d’achat. L’inflation est là, omniprésente, tapie dans chaque recoin de nos vies, comme une invitée qu’on n’a jamais conviée, mais qui insiste pour rester.
Je tente pourtant de recréer pour ma fille la magie qui illuminait mes propres Noël. Big fail. Avec un salaire qui fond comme neige au soleil, comment lui expliquer que « Papa Noël » risque de galérer cette année ? Je pourrais toujours lui dire qu’il est coincé dans un embouteillage de rennes, faute de carburant… Ou mieux encore, qu’il a dû vendre son traîneau pour acheter du sucre ?
Une fête en panne
Je me souviens de l’effervescence qui régnait à Noël. Aujourd’hui, je me creuse les méninges pour lui trouver des cadeaux abordables. A 5 ans, elle croit encore au gros bonhomme en rouge qui va passer déposer des cadeaux sous le sapin. Si elle savait. Je suis prête à parier que nous n’aurons même pas d’électricité le jour J. Vous savez, les fameuses pannes…
Et pourtant, j’ai un boulot « décent ». Traduction ? Je peux acheter un kilo de riz sans hypothéquer mon avenir. Enfin, jusqu’au 15 du mois. Après, c’est un savant mélange d’espoir, de prières et d’acrobaties financières. Si moi, avec ce statut enviable, je peine à envisager un Noël « correct », comment font ceux qui survivent avec trois fois rien ?
Trouver la magie dans la débrouille
Cette année, un sourire et un câlin seront les plus précieux des présents. Noël, ne sera pas dans les vêtements neufs ou dans les festins. Il sera dans le regard de ma fille quand elle découvrira ces modestes petits cadeaux. Il sera dans ces instants où, malgré les pénuries et les factures, on se dit qu’on est ensemble, et que tout ira peut-être mieux demain. Et si ma fille me demande pourquoi Papa Noël a amené peu de cadeaux cette année, je lui répondrai : « Parce qu’il a travaillé dur pour que tu crois encore un peu plus longtemps à la magie ».