Alors que Ngozi est citée parmi les premières provinces où les coopératives Sangwe marquent une avancée significative, les actionnaires restent confrontés aux diverses barrières qui handicapent la production.
Depuis peu, les coopératives Sangwe se sont implantées sur chaque colline de recensement. Et pour un bon départ, le gouvernement a mis sa main dans la pâte avec l’octroi d’un crédit de dix millions pour chaque année. Un coup d’envoi prometteur, d’aucuns se berceraient une idée d’une montée en flèche de la production agricole. Une illusion nourrie du fait que ces coopératives se sont lancées, sans nulle exception, dans l’agriculture et l’élevage.
A contrario, à une année d’expérience et de dur labeur, bien des actionnaires trouvent utopique la possibilité de rembourser cette somme à l’État. La raison avancée est simple : le business ne roule pas sur des roulettes. Des facteurs divers mais connexes sont à la base du frein à la production escomptée.
Le flou sur le concept de coopérative
La loi burundaise du 28 Juin 2017sur les sociétés coopératives, en son article 8, précise leur raison d’être et leur objectif principal. Des gens ont adhéré, certains s’alignant au mouvement de masse, sans toutefois comprendre l’opérationnalisation, la réglementation et la gestion pérenne de ces dernières. Beaucoup ignorent encore que dans une coopérative l’apport personnel, la mise en commun des actions égales, le partage équitable, la prise unanime de décisions, etc. constituent le nœud qui les lient.
« Comment se fait-il qu’on dorme le ventre vide alors qu’on a travaillé et produit dans la coopérative ? », se plaint une femme membre d’une coopérative en commune Ngozi, qui ne partageant pas l’idée avec ses coactionnaires, voudrait qu’à chaque récolte on partage en deux la production : une part pour la famille et une autre pour le marché. À cela s’ajoute des lamentations sur la gestion opaque de la récolte. Un actionnaire d’une coopérative à Gashikanwa défie les membres du conseil d’administration : « Nous ne savons même pas comment la récolte est gérée. Après la production, les responsables se chargent de tout. Ils ne font que nous dresser un rapport. Qui sait s’ils ne nous roulent pas dans la farine ? »
Les moniteurs agricoles dans le viseur !
Dans chaque colline existe un moniteur agricole chargé des bonnes pratiques agricoles dans sa zone d’intervention. « Certains ne sont même pas membres des coopératives Sangwe. », constatent des membres ici et là, s’indignant de ne pas bénéficier de leur technicité agropastorale.
Peut-on mettre en cause leurs compétences ? Un cadre du bureau provincial de l’agriculture et élevage à Ngozi répond que non. « On ne peut pas douter de leur compétences. Ils bénéficient de beaucoup de formations et d’exercices pratiques sur terrain. » dira-t-il avant de se résumer : « Seul le manque de volonté est à souligner. »
Une initiative parachutée ?
La loi sur les sociétés coopératives est là depuis 2017. Mais l’introduction des coopératives Sangwe sur toutes les collines en une année, revêtira un caractère coercitif et subit. Selon un consultant expert en développement organisationnel, Elias Kenese, des actions concrètes devraient aller en parallèle avec leur implantation dont entre autres un plan d’affaires interne, un règlement d’ordre intérieur pour gérer au quotidien leurs avoirs, des sessions de renforcement de capacité, etc.
Cher État, voulez-vous sauver ces dix millions ? S’il vous plaît, formez des encadreurs/moniteurs collinaires compétents et renforcez la capacité des membres des coopératives !
Vous avez vraiment raison et merci de l’article. Pour des coopératives, il faut une gestion transparente et participative, il faut aussi une étude minutieuse des projets et une technicité pour une bonne production qui permettra de rembourser cette dette.
Ça est très
bon
Il faut nous donner alors les objectifs fes cooperatives sangwe au burundi