La compétition « Miss Burundi » nous avait habitué à des lauréates qui, juste après avoir gagné le trophée ultime, disparaissaient de tous les radars. Ange Bernice Ingabire semble faire exception. Indubitablement sous le charme, le blogueur Alain Amrah Horutanga nous dresse le portrait d’une miss hors du commun.
Plus ou moins timide et rieuse, Ange Bernice a, à l’image de la femme burundaise, un grand cœur. Partager ce qu’elle a avec les plus démunis, c’est naturel chez elle. Elle qui a pour modèle Mère Teresa, est aussi choriste. Elle est même leader vocal de sa chorale, Saint Ignace de la paroisse du Saint Jean-Baptiste. Ses week-ends ne sont pas trop festifs. Elle préfère passer son temps à chanter que de se retrouver dans les soirées mondaines. « Les week-ends, je les passe toujours à la chorale », me confiait-elle.
Ange a tout d’une Burundaise. Ses salutations sont aussi spectaculaires que sa beauté. Elle tend la main droite soutenue par la gauche, tout en évitant votre regard. Un geste typiquement burundais.
Élue Miss Burundi en août 2016, Ange Bernice n’est pas du genre à se prendre trop la tête. Mais pour ses cheveux, elle peut sacrifier toute une journée afin de les ajuster. J’en ai fait l’expérience dès le premier rendez-vous. Je sais de quoi je parle. Pour décrocher ce tête-à-tête, je tergiversais sur la façon de m’y prendre, puis j’ai eu comme une illumination. « Puis-je faire un selfie avec vous ? » lui ai-je demandé. Le tour était joué et le rendez- vous était dans la poche.
Le jour-J
Il faisait beau et le ciel était clément. Mais des trombes de sueurs coulaient sur mes joues. Le plus difficile était d’engager une conversation. « Parler de son projet serait mieux », me suis-je dit. Mais cela suffirait-il pour passer une journée entière avec elle ? Pourquoi ne pas aller admirer les hippopotames du lac Tanganyika ? Ce fut une bonne idée.
Alors qu’elle venait tout juste d’être élue miss Burundi en août 2016, un blogueur de Yaga nous avait exposé son projet en cinq points. Son dynamisme n’est plus à prouver. Même devant des enfants journalistes de l’Unicef, elle n’a pas hésité à partager les avantages des réseaux sociaux afin de mener à bien sa lutte. « Les réseaux sociaux jouent un rôle important aujourd’hui. Si l’on veut sensibiliser les jeunes, futurs parents, il faut passer par là », expliquait-elle.
Présente sur Instagram, Facebook, snapchat, Ange partage ses réflexions, ses peines, ses joies, ses déceptions, ses réussites et surtout ses activités principalement à travers ses comptes privés.
A quoi servent les projets des miss ?
Nous avons vu les premières compétitions qui mettaient en évidence des projets des candidates. Ils étaient intéressants mais nous n’avons jamais vu la finalité de ces projets présentés aux Burundais. Est-ce une question de moyens ou de convictions ? Une fois élue, la miss disparaissait et on l’oubliait.
Brand ambassador à Smart Burundi, Ange prête aussi son image pour la bonne cause. Elle n’hésite pas à grignoter sur ses revenus pour partager avec les démunis. « Quand je demande du soutien pour des œuvres caritatives, il n’arrive souvent pas alors je me sers de ce que je gagne. Ce n’est pas beaucoup mais ce qui compte c’est le geste ».
Le mercredi, 30 novembre 2016, Ange Bernice Ingabire a signé un partenariat avec le réseau des centres des personnes handicapées du Burundi (R.C.P.H.B.) pour son programme « pied bot ». Elle a promis d’apporter son soutien dans la sensibilisation et la détection précoce du pied bot chez les enfants. Que peut-on lui souhaiter de plus ?
Après avoir passé presque toute une journée à discuter avec elle, nous avons décidé d’enregistrer une vidéo. Ange parle de sa vie et de ses projets, donne sa vision du monde. Voudriez-vous savoir qui est son petit ami ? Regardez la vidéo ci-dessous.