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Miss Burundi : la couronne, et après ?

A chaque fois qu’un appel est lancé pour l’inscription à ce concours de beauté, de belles et jeunes filles se présentent. Ces prétendantes à la couronne de Miss Burundi ne doivent pas avoir que de beaux visages, elles sont aussi choisies pour leur intelligence et surtout pour leur projet. Quid du rôle de l’équipe organisatrice pour la réalisation de ce dernier ?

Remontons à la plus récente édition. Dans la nuit du 22 juillet 2017, une jeune et jolie femme se voit couronnée Miss Burundi. « Une opportunité pour réaliser son projet de promouvoir les talents des jeunes burundais », disait-elle. 

Elle pensait qu’une grande porte venait de s’ouvrir. Si le grand public avait massivement voté pour elle et le jury l’avait choisie, ce n’était pas qu’elle était la plus belle de toutes ou qu’elle était la plus élégante sur ses hauts talons (qui étaient d’ailleurs sa bête noire au départ), mais son projet y était pour quelque chose. Elle était donc confiante. « Ils vont me soutenir », espérait-elle.  

Une assurance qui a duré le temps de la rosée car la reine de beauté n’a pas tardé à déchanter. L’idée qu’elle se faisait qu’une belle opportunité venait de s’offrir à elle pour mettre en œuvre son projet a fait place au cauchemar journalier de mériter la couronne d’ambassadrice qu’elle portait. « Je devais trouver des stratégies pour surmonter les obstacles. Je devais aussi me battre pour réaliser mon projet, avec ou sans soutien ». 

Bis repetita 

En 2016, Miss Ange Bernice qui avait (elle le porte toujours) un projet humanitaire comptait elle aussi sur l’accompagnement de la maison organisatrice : « J’ai passé cinq mois à attendre le soutien et les orientations de l’organisation. Je n’ai jamais imaginé que les relations entre Miss Burundi et la maison organisatrice se terminaient sur le podium ». La jeune femme qui avait un projet d’assistance aux enfants nées avec malformations s’était enfin résignée à voler de ses propres ailes. 

Elle a alors usé des connexions qu’elle avait ici et là et elle se félicite aujourd’hui des réalisations accomplies malgré le manque d’accompagnement. Toutefois, son projet aurait pu avoir plus de succès si elle avait bénéficié d’un accompagnement de l’organisateur de l’événement. « Miss Burundi ne devrait pas se limiter à la soirée de la finale, c’est aussi l’accompagnement de l’heureuse élue pour atteindre des résultats positifs et palpables ».

Si elles défilent devant un parterre des gens admiratifs, ce n’est pas que pour montrer qu’elles peuvent très bien marcher avec des talons aiguilles. C’est surtout pour aller au bout de leurs rêves. C’est aussi pour montrer un autre visage de la femme. La Miss incarne la femme qui ose, qui brise les préjugés. C’est un modèle, un exemple éloquent pour les jeunes filles qu’une femme peut accomplir son rêve. Ne lui jetons pas les bâtons dans les roues. 

Une phrase est revenue dans les deux interviews avec les deux Reines de beauté. « Elue Miss, je voyais une grande porte s’ouvrir pour mon projet mais… ». Chers organisateurs, vous avez entre vos mains une vingtaine de jeunes femmes avec des ambitions, des projets, des « illusions » et des « allusions »

S’il vous plaît, ne vous focalisez pas que sur la démarche dandinante des jolies demoiselles, la musique sirupeuse et l’ambiance bon enfant de la soirée de la finale. Posez-vous plutôt cette question : « Une Miss est couronnée. Et après ?». Ne vous contentez pas de les exposer sous les feux des projecteurs, accompagnez-les, guidez-les vers l’accomplissement de leurs rêves.

 

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