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Le mépris des biens publics, cet autre symptôme du mal burundais

Un tour dans certains bureaux des institutions publiques suffit à donner l’idée du rapport que les Burundais entretiennent avec les biens de l’Etat : laisser-aller, destruction volontaire de matériel… Pour le blogueur Franck Nziza, « cela semble indiquer que  certaines personnes n’ont rien compris quant à leur responsabilité dans gestion des biens publics.»

Qui n’a jamais vu une file de voitures assises sur des pierres dans un parking d’une institution publique, déclassées alors qu’elles ne manquent qu’une pièce pour se remettre en état de marche ? Sûrement que vous avez déjà remarqué l’état des bâtiments le plus souvent abritant des services publics parfois très importants : des vitrés cassés non remplacés, des portes qui ne ferment plus, des mûrs envahis par des toiles d’araignées ou ressemblant à des graffitis peints par le temps, des robinets qui ne laissent couler que de la rouille parce qu’ils ne donnent plus de l’eau courante, des appareils électroniques en panne carrément bon pour la casse, des meubles en état de vétusté avancée,… En fin de compte il  ne faut pas être un expert pour comprendre que ces biens auraient pu être réparés et servir encore pendant plusieurs années avant de se retrouver dans les poubelles. Et  pourtant, dans les budgets de ces institutions publiques, j’imagine que la rubrique rénovation et entretien des biens ne manque jamais. Qu’est-ce qu’on en fait alors ? Question à cent sous.

Ignorance ou péché par omission ?

Tout citoyen avisé sait qu’une partie du budget de l’Etat provient de l’argent du contribuable. Autrement dit, chaque fois que vous voyez une lampe allumée pendant la journée dans un bureau quelconque, ou que vous constatez que son lieu d’aisance ne fonctionne plus et que l’eau coule à flot à longueur de journée, dites-vous que c’est à partir de votre poche que tout cela sera réparé.

Ce qui est aberrant, les gens qui se fichent comme de leur dernière guigne l’entretien des biens publics ne sont pas n’importe lesquels. Ce sont parfois des « grands». Comment expliquez-vous qu’une personne habitant dans une villa, roulant dans un véhicule hors de prix, supporte de passer huit heures de travail par jour dans un bureau « pourri » ? Question à deux balles.

Enfin, avoir de la considération aux biens publics implique des responsabilités. Toute personne doit en avoir conscience, les intellectuels en première ligne. Ils ont le devoir d’être des modèles, puis de sensibiliser leurs compatriotes.

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Les commentaires récents (1)

  1. « Enfin, avoir de la considération aux biens publics implique des responsabilités. Toute personne doit en avoir conscience, les intellectuels en première ligne. Ils ont le devoir d’être des modèles, puis de sensibiliser leurs compatriotes. » Au regret d’en offenser certains, y-a-t-il encore ou y’en a t-il eu des intellectuels au Burundi ?
    « Un intellectuel est une personne dont l’activité repose sur l’exercice de l’esprit, qui s’engage dans la sphère publique pour faire part de ses analyses, de ses points de vue sur les sujets les plus variés ou pour défendre des valeurs, qui n’assume généralement pas de responsabilité directe dans les affaires pratiques, et qui dispose d’une forme d’autorité. L’intellectuel est une figure contemporaine distincte de celle plus ancienne du philosophe qui mène sa réflexion dans un cadre conceptuel »