Après des mois de délestages sans répit dans la ville de Bujumbura, le ministre de l’Energie et des Mines vient d’annoncer un retour à la normale. Une déclaration à l’arrière-goût amer… Dessin et commentaires du blogueur Alif.
«L’essentiel, ce n’est pas que vous n’avez pas eu d’électricité comme vous le vouliez. Mais […] dorénavant vous pouvez en avoir avec le mois d’août» : une annonce faite par Come Manirakiza, ministre de l’Energie et Mines, ce 31 juillet.
Mais à quel prix ? Désormais avoir de l’électricité sera une affaire des riches. À la Regideso (entreprise publique du Burundi chargée de la distribution d’électricité et d’eau potable sur l’ensemble du territoire national), le prix va augmenter de 0.20 dollar le kW, selon le Ministre.
Ainsi, le kWh passe de 115 Fbu à 445Fbu, soit une augmentation de 340 Fbu. Celui qui consommait 150 kWh (à 17200 Fbu) aura à payer 68,250 Fbu, à partir de ce mois d’août.
On sait déjà que depuis le début de l’année, le Burundi fait face à une pénurie d’électricité, suite à la diminution des eaux des lacs de retenue. Le cas emblématique étant celui du barrage hydroélectrique de Rwegura (la plus grande dont dispose le pays), où l’eau de ce barrage a baissé de 9,56m [passant de 2152 m (niveau maximal) à 2142,44 m]. Cette centrale hydroélectrique qui devrait produire 18 mégawatts depuis le début de l’année n’en produit que 4, voire moins pendant cette période sèche.
En attendant 2021, où l’on compte inaugurer le centrale Jiji-Murembwe qui est en cours de construction (si bien sûr on reste dans les clous), contentons-nous des chandelles, comme au bon vieux temps de nos aïeuls.