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L’improbable calcul politique d’Agathon Rwasa

Les rapports des associations de défense des droits de l’Homme font état des militants du FNL d’Agathon Rwasa malmenés, torturés, emprisonnés ou même tués dans un silence immense. Pour le blogueur Jean Marie Ntahimpera, c’est une situation incompréhensible alors que l’ancien chef rebelle  et ses fidèles sont dans les institutions.

Comment Agathon Rwasa et ses hommes au gouvernement et au Parlement peuvent-ils rester muets, alors que leurs militants sur les collines sont persécutés chaque jour ? Personne ne connaît la réponse mais on serait tenté de se dire qu’ils n’ont pas le choix.

La politique burundaise depuis au moins 2015 est comme un foyer qui vit en état de violence conjugale  permanente. Le père bat, maudit, chasse, pourchasse tous les membres de sa famille qui ne supportent pas ses fantasmes.  Tous ont fui, sauf la mère : FNL Rwasa. Chaque matin elle est battue, torturée, mais elle reste dans le foyer. Elle reste non pas par amour, ni par loyauté, mais parce qu’elle ne voit pas de meilleure issue. Si elle quitte le foyer, elle risque d’être tuée ou de mourir de faim en exil. Elle a déjà connu l’exil, ce n’est pas agréable. Mieux vaut encaisser les coups, en silence.

L’équation Rwasa

Que peut faire alors Rwasa pour protéger sa fratrie? Quitter son poste et se rendre en exil ? Ce n’est pas nécessairement une solution, étant donné que même l’opposition en exil ne fait pas grand-chose. Retourner dans la rébellion ? Il est peut-être trop vieux pour ça.  Mais il peut toujours faire quelque chose pour montrer que cette violence contre ses militants est inacceptable. Par exemple, il peut demander à tous les membres d’Amizero de quitter le Gouvernement, tout en restant dans le Parlement. Ainsi, il garderait sa stratégie « pieds dedans pieds dehors », tout en montrant qu’il peut sacrifier une partie de son pouvoir pour défendre ses troupes.

Mais s’il ne fait rien, ni le Cndd-Fdd, ni les autres potentiels alliés ne le prendront au sérieux. Et le plus dangereux pour l’avenir de sa carrière politique, c’est que les militants FNL risquent de se lasser, et  de considérer son inaction comme un signe qu’il garde le silence pour protéger son poste sans se soucier de leur mauvais sort.

Le risque de normalisation de la violence

L’autre problème : les FNL, en acceptant de subir cette violence, risquent de la prendre pour normale au point de la considérer comme légitime et la faire subir aux autres quand ils seront en position de pouvoir. Un autre danger pour le futur de notre pays. C’est d’autant plus dangereux que le FNL de Rwasa, même en étant affaibli par les persécutions qu’il subit, même en n’ayant pas de parti reconnu légalement, reste très fort au Burundi. L’usure du Cndd-Fdd, qui viendra plus tôt ou tard, profitera en premier lieu au FNL.

La violence politique qui semble bien ancrée dans notre pays semble prête à se transmettre aux générations futures. Mais le FNL  n’est pas le seul qui pourrait être tenté de faire goûter aux autres ce qu’on lui inflige aujourd’hui. Les mouvements rebelles, même s’ils restent faibles pour le moment, pourraient être tentés de se maintenir aux affaires par la violence si jamais ils parvenaient à prendre le pouvoir d’une façon ou d’une autre.

De quoi nourrir la peur des esprits qui craignent que le Burundi ne devienne à jamais ce pays où on ne gouverne que par la violence.

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Les commentaires récents (4)

  1. Les organisations de droits de l’homme parlent du n’importe quoi.le fait que mr Rwasa reste silencieux cela constitue un alibi pour le pouvoir de buja. S’il y a des exactions; des crimes et que celui qui devrait les denoncer(depute #de l’opposition) n’en dit rien il faut vraiment chercher vraiment un mobile objectif au lieu de se limiter a la seule affirmation gratuite qu’il s’agit de la peur. Votre article est pauvre et surtout trop subjectif. Il faut plutot rencontrer mr Rwasa pour lui demander comment il voit la situation actuelle de ses militants. Les qu’on lui poserait sont par exemple: vos militants sont ils persecutes vraiment? Qui les persecute? Moi je pense que derriere le silense de ce patron du FNL se cache un fait qui pourrait bien nous aider a comprendre la situation politique du Burundi

  2. Sans marge de manœuvres à la hauteur de ses rivaux, Rwasa reste impuissant. Il n’est ni malin ni stupide, il est face à un canon qui écrase tout ce qui bouge dans son rayon, et crois moi des cartouches il en reste. Vaut mieux patienter et réfléchir, puisque il n’est plus question de temps mais plutôt de moyens. Fini de faux espoirs! Amizero quitte le gouvernement, ils crèvent de plus! On est pas en Europe ou ailleurs. Il y aura l’effet inverse plutôt celui escompté. Nous sommes face à une réalité exceptionnel et le Monde s’en est rendu compte depuis 2015. Pour prendre les devant et au lieu d’inciter les autres à quitter le gouvernement, je lui proposer de faire la gréve de faim. Leader – Attirer l’attention – Sacrifice … bref une histoire de compassion et une stratégie de communication.

  3. il faut qu’il fasse quelque chose pour proteger ses adeptes malgré ses resistances qu’ils subissent aux violences! rien n’est tard si la vie prolonge! esperons avoir la paix en ignorant notre partenaire politique ,ethinie ,religieuse…

  4. Yaga montre certaine caractéristiques face a Rwasa en affirmant réellement qu’on torture ses partisants ,c’qui veux dire Yaga connait la réalité dans tout ça.MAIS YAGA est ce que ses milliers des Burundais qu’on tue et torture jours aux jours c vous fait pas coeur ?pour quoi vous entant que Domaine information et communication n pose pas des questions au rival de Rwasa pour en connaître les cause de ses meurtres ?on dirai que c’est du critique . Les Africains!!!vous dites que Rwasa a peur ,allez aussi demander la vérité ,est nous saurons la réalité de même