La radiotélévision Rema FM, comme la plupart des autres radios privées, a été détruite à la suite du coup d’État militaire manqué du 13 mai dernier. Décriée par certains, applaudie par d’autres, elle faisait néanmoins partie de la diversité des médias au Burundi.
Créée en 2008, la radio Rema FM avait pour ambition de s’inscrire dans l’espace médiatique burundais comme un média à vocation commerciale. L’objectif initial semble avoir été abandonné pour promouvoir une image positive du Burundi, comme l’affirme Claude Nkurunziza, son directeur : « À cette période, la guerre était terminée. Mais, à écouter certaines informations, on aurait pu croire le contraire. »
Petit à petit, Rema FM deviendra pour de nombreux Burundais une radio proche du pouvoir. Pour Claude Nkurunziza, ce n’est pas « anormal d’avoir des médias affiliés aux partis politiques au Burundi. Ailleurs aussi, cela existe. Mais, nuance-t-il, un journaliste doit éviter de se comporter en politicien. »
Environnement hostile pour les journalistes
Contexte politique difficile, des opposants qui se regardent en chiens de faïence, tout était réuni pour que le travail de Rema FM soit torpillé, se désole son directeur. Il explique : « Il y avait des endroits où nous ne pouvions pas envoyer nos reporters. Le contexte politique faisait que des habitants se sentaient à l’aise avec telle radio plutôt que telle autre. »
Depuis le 13 mai, plusieurs stations de radio et télévision ont été détruites. Les rumeurs et intox, qui se créent dans on ne sait quel laboratoire, sont devenues monnaie courante. Toutes présagent un avenir sombre pour le pays mais les Burundais ont appris à vivre avec.
La solution ? « Laisser les journalistes faire leur métier correctement et conformément à la loi », suggère le directeur de Rema FM. Car, estime-t-il, le Burundi n’a vraiment pas besoin d’une nouvelle guerre. Et de conclure : « La paix et la fraternité sont mes souhaits. »