Les bacheliers qui ont tenté de déposer leurs dossiers aux barreaux se sont heurtés à un refus catégorique malgré un décret portant équivalence administrative des diplômes du nouveau et de l’ancien système. Que pensent les universités dont les lauréats se heurtent au refus des barreaux ?
« Le barreau est une institution privée des avocats et l’université en est une autre. Elle n’a pas de main mise sur le barreau, celui-ci étant intégré au ministère de la Justice », explique Dr Laurent Nzosaba, ex-doyen de la faculté de droit à l’Université du Burundi, au moment de l’implantation du système BMD. Argument partagé avec le recteur de l’Université Lumière de Bujumbura. Dr Yves Ndayikunda ajoute que le rôle de l’université est de former l’étudiant le long du cursus et celui-ci saura, à son tour, vers quel domaine s’orienter pour poursuivre sa carrière. Il pourra être avocat, conseillé juridique dans une entreprise, juge, etc.
Des facultés de Droit toujours prisées
« Pour le moment, cette situation n’a pas eu d’impact sur le nombre de candidats intégrant la faculté de droit ou l’abandon des étudiants déjà dans le cursus », affirme-t-on du côté des universités Lumières et du Burundi.
La détermination reste au rendez-vous malgré la tempête, comme en témoignent ces deux étudiants : « Dans notre congrégation, on fait toujours appel à un avocat privé pour défendre nos causes et cela nous coûte cher. Mon objectif c’est d’être l’avocate de la congrégation », confie Sr Élisabeth* étudiante en Bac1 à l’Université du Lac Tanganyika. Selon Carmel*, étudiant en Bac 2 à l’université Lumière de Bujumbura, abandonner serait une condamnation pour citoyen lambda souvent victime d’injustice. « Je sens que j’ai une part à jouer dans la lutte contre l’injustice ainsi que pour les droits de l’enfant vulnérable », déclare celui qui se voit un jour au service de l’agence onusienne pour l’enfance (UNICEF).
Un compromis est possible
Se référant aux modalités des autres barreaux de la sous-région ou d’ailleurs, les autorités académiques se conviennent sur la nécessité d’une formation supplémentaire pour les lauréats des facultés de Droit souhaitant embrasser la carrière d’avocat. « Au Kenya, il existe une institution où toute personne voulant être avocat doit impérativement suivre une formation afin d’intégrer le barreau », fait savoir Dr Ndayikunda. Dr Laurent Nzosaba indique pour sa part qu’en Afrique de l’Ouest par exemple l’intégration au barreau exige un niveau de master.
En plus de cela, le recteur de l’Université Lumière de Bujumbura recommande un dialogue constructif entre les protagonistes et l’association d’autres parties prenantes comme les universités, le ministère de la Justice et le ministère de l’Éducation nationale qui organise et régule les formations au Burundi. En se référant aux expériences d’ailleurs, il pense qu’il est possible de trouver des compromis et des formules qui rencontrent les aspirations des uns et des autres.
Pour etre avocat dans un etat quelconque des Etats Unis d’Amerique, il faut:
1. Etudier pendant 4 ans pour avoir un diplome de bachelier (dans n’importe quel domaine);
2. Passer le LSAT-Law School Admission Test;
3. Etudier pendant 3 ans dans une ecole de droit/law school;
4. Et enfin passer l’examen du barreau dans l’etat (example, Etat d’Arizona) ou l’on desire exercer sa profession d’avocat .