C’était l’annonce phare du discours d’investiture du président Ndayishimiye. La construction des hôpitaux des communes du Burundi devait être le programme à mettre en œuvre d’urgence. Mais sur terrain, les choses ont du mal à décoller.
Le 18 juin 2020 Evariste Ndayishimiye promet la construction d’au moins un hôpital dans chaque commune du Burundi, certaines communes étant mal desservies en structures de soins. Il met en place une commission pour exécuter cette tâche. Il lance lui-même la construction de ces hôpitaux. Mais le rythme d’exécution ne suit pas.
3 mois après, le locataire de Ntare House se plaint et limoge les responsables de cette commission. « Je suis allé vérifier l’état d’avancement des chantiers. Ils sont tels que je les ai laissés », semblait-il regretter.
Une nouvelle commission est mise en place. Pendant ce temps, 116 centres de santé (CDS) qui vont être transformés en hôpitaux sont identifiés. Les médecins qui vont prester dans les communes sont sélectionnés et engagés. Ils commencent à travailler en février 2020 mais dans des conditions « non-hospitalières ».
Des hôpitaux-CDS
Les médecins engagés se dirigent donc vers les CDS choisis pour devenir des hôpitaux communaux dans lesquels ils ont été affectés. « C’est toujours pareil, rien n’a changé dans le CDS où je suis affecté », dit un médecin de la province de Cibitoke qui ajoute : « Nous ne savons pas quand vont être construites d’autres infrastructures. Pour le moment, nous ne faisons que des consultations ne nécessitant plus de moyens qu’une ordonnance et un stéthoscope ».
Même son de cloche dans la province Gitega, devenue capitale politique du pays. « Des ingénieurs sont venus délimiter et mesurer le terrain mais rien d’autre », dit un médecin de cette province.
Le paramètre Covid-19
« Le train est en marche », dit en subsistance Dr Jean Bosco Girukwishaka, porte-parole du ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida qui explique que « les CDS à transformer en hôpitaux sont connus, les plans-types de ces hôpitaux communaux et le paquet d’activités ont été définis ».
Mais il ajoute que ce sera un processus. Ils ont déjà choisi quelques hôpitaux plus ou moins prioritaires en commençant notamment par des « communes qui n’avaient aucun hôpital » par exemple. La balle reste donc du côté des services chargés des infrastructures publiques.
Covid-19 obligeant, « l’heure est à la construction des blocs de triage et d’isolement au niveau de certaines structures de soins, 37 dans un premier temps », fait savoir Jean Pierre Gatore, commissaire général de l’Office Burundais de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Construction (OBUHA) qui dit avoir un contrat de 3 mois pour en avoir fini avec la construction de ces blocs, « si le manque de matériel et autres perturbations n’interfèrent pas », tient-il à préciser.