article comment count is: 0

Gitega : quand le « silent disco » réveille la fibre des mélomanes

Pour la toute première fois, la capitale politique vibrait au son silencieux de « Silent disco » au bar Mystic. Les jeunes et les moins jeunes étaient venus nombreux découvrir cet autre style de discothèque. Les karaokés et les boites de nuit ayant été fermés depuis un mois, il fallait y être pour retrouver le goût envoutant des décibels, mais cette fois-ci moins bruyantes.

C’est un samedi du 9 avril vers 20h quand j’arrive sur les lieux, à une dizaine de minutes du centre-ville de Gitega. Malgré une pluie battante, les mélomanes ne voulaient rater ce rendez-vous sous aucun prétexte. A l’entrée, les mesures d’hygiènes sont de mise, Covid 19 oblige. Dans la cour du bar Mystic, des silhouettes tricolores (rouge, bleu et vert) bougent silencieusement mais énergiquement sur la piste. Le droit d’entrée relativement cher (5.000 BIF) ne décourage en rien ce beau monde venu profiter de cette nouveauté. Le lieu se remplit petit à petit. Les casques s’arrachent comme de petits pains. Gitega et la musique, on le sait bien, c’est une histoire d’amour qui ne date pas d’hier.

De l’ambiance, et des faux pas 

De l’afrobeat au zouk en passant par Bongo Fleva et son faux-jumeau de Buja fleva, les différents DJs mettent de la chaleur dans ce coin où la brume règne en maître. L’ambiance est certes à son comble, mais nos amis de Gitega ont du mal à suivre le rythme. Certains couples veulent s’offrir une danse et finalement, réalisent qu’ils ne dansent pas sur un même son (c’est comme s’ils jouaient au karaté). D’autres ne savent pas comment changer de musique et doivent chaque fois passer chez les promoteurs du « silent disco » pour demander de l’aide. D’autres hurlent en parlant pour « dominer » le volume de leurs casques. Le patron est obligé de passer leur signaler de crier moins fort. On peut tous l’avouer sans honte, en toutes circonstances, les « premières fois » sont toujours compliquées. 

Gitega, sans le reggae ? Jamais

Ceux qui connaissent Gitega depuis belle lurette savent bien qu’en dehors du fait qu’il est récemment devenu capitale politique, il est surtout connu pour être le berceau du reggae burundais. Sauf que ce soir-là, les oreilles n’ont eu droit à cette recette-maison que quand un de mes potes est allé demander à un des DJ de nous servir cette spécialité que d’autres comme moi sont venus chercher. Et c’est là où presque tous les casques ont tourné au vert. C’était l’effervescence et cette ambiance survoltée a coïncidé avec les cris des fans de Real Madrid qui jubilaient dans une autre salle en faveur de la victoire lors du récent Classico espagnol. Il suffisait d’enlever un peu son casque pour écouter le vacarme cacophonique qui y régnait, et de regarder ces corps qui se déhanchaient dans un ordre dispersé. 

Willy, le promoteur de « silent disco » nous dira qu’il ne savait pas que Gitega répondrait massivement à son show. Désormais, il n’a qu’une idée : retourner faire danser la capitale politique. En attendant la seconde édition, coup de chapeau aux mélomanes de Gitega. Même si les discothèques sont fermées, l’envie de s’amuser et de croquer la vie à pleines dents est toujours là.

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion