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Gitega : à quand l’exploitation libre des parcelles de Rukoba ?

À Rukoba, dans les faubourgs de la ville de Gitega, les propriétaires des parcelles se retrouvent dans une situation ambigüe. En 2023, l’administration a pris une mesure suspendant la construction et la vente des parcelles situées dans certaines localités périphériques de cette ville. Les propriétaires se demandent quand ils pourront utiliser leurs biens à leur guise, étant donné que les conséquences de cette interdiction ne manquent pas.

 Des projets abandonnés sont visibles sur les collines Kimanga, Rukoba et Kabashikira situées dans la zone rurale de la commune et province Gitega. Les habitants font face à un problème : interdiction leur a été faite de construire sur leurs propres terres. Ils ne peuvent même pas les vendre. Cette mesure ne fait pas l’unanimité chez les concernés. En 2023, le président de la République avait pourtant donné instruction à l’Office Burundais de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la construction (OBUHA) de tout mettre en œuvre pour viabiliser ces zones et permettre aux propriétaires des parcelles de les exploiter librement. Il avait exigé que ce travail soit achevé dans les plus brefs délais. Cependant, malgré ces directives, rien n’a changé. Une année entière s’est écoulée, mais le problème reste poser, laissant les habitants dans l’incertitude.

David Niyonkuru, un habitant de Rukoba, raconte son désespoir face à cette situation. « Mon père m’avait donné un lopin de terre pour que je puisse construire une maison afin de me marier », se lamente-t-il. Son projet est à l’arrêt. Il devait se marier l’année dernière, mais en raison de la restriction concernant l’utilisation de ces terres, son rêve est suspendu. Il ajoute : « Nous ne savons plus à quel saint se vouer. Nos propres terres nous sont interdites et nous ne pouvons même pas les vendre ».

L’attente pour seule alternative

Ceux qui ont investi leurs économies dans l’acquisition de parcelles ne peuvent qu’attendre. Charles Nkunzimana, un autre habitant de Rukoba, avait acheté une parcelle de terrain pour y construire sa maison. Il se trouve aujourd’hui dans l’impossibilité de le faire. « Je voulais y bâtir une habitation pour ma famille, mais cette mesure a compliquée mon projet », nous a-t-il déclaré, visiblement préoccupé par cette situation.

La frustration des habitants est palpable. « Comment pouvons-nous vivre si nos terres, nos biens ne peuvent pas nous servir ? », s’interroge Charles. Ces restrictions imposées sans consultation préalable ont des conséquences directes sur le bien-être économique et social des résidents de Rukoba. L’absence d’alternatives ou de solutions n’est pas de nature à les tranquilliser.

Seule consolation :  la valeur des parcelles va augmenter

La question qui se pose est de savoir combien de temps ils devront attendre avant de retrouver leurs droits sur leurs parcelles. En octobre 2024, dans une émission publique qui a eu lieu à Bururi, le porte-parole du ministère ayant les Infrastructures dans ses attributions a voulu rassurer les habitants de Kukabashikira et Kimanga, en affirmant que les travaux de l’OBUHA étaient terminés et que les propriétaires de parcelles n’avaient qu’à demander les documents nécessaires pour les utiliser librement, dans un esprit d’auto-développement. Concernant les résidents de Rukoba, il a assuré que le ministère de l’Urbanisation était en train de finaliser les plans d’aménagement, et qu’après la viabilisation, le quartier serait embelli, augmentant ainsi la valeur des parcelles.

Cependant, malgré cet optimisme, certains restent sceptiques. Bien que des promesses aient été faites concernant l’achèvement imminent des travaux, la population reste perplexe et sceptique. L’incertitude n’a pas tout à fait disparu pour ceux qui y possèdent des parcelles. Espérons que la situation va vite changer et qu’ils pourront utiliser leurs biens à leur guise. C’est tout le malheur qu’on leur souhaite.

 

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