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Bacheliers : quelle faculté choisir pour un avenir professionnel certain ?

Au Burundi, le mois de septembre est synonyme de rentrée scolaire, mais aussi de préparation des élèves fraîchement diplômés de l’école secondaire à entrer à l’université. Cependant, ces derniers ont du mal à choisir la faculté, tiraillés entre passion et métiers d’avenir. Cela entre autres à cause du taux de chômage élevé, touchant même les lauréats de ces dit-universités. Comment résoudre cette équation ?

Enfin j’ai mon diplôme ! Treize années de dur labeur. J’aurais souhaité qu’on me donne plus qu’un papier pour tout ce temps passé au banc de l’école à accumuler des connaissances en « Humanités générales » comme mentionné sur ce diplôme. Mais je ne me plains pas, j’avais hâte de commencer l’université pour me préparer dans ce qui sera ma future carrière. Mais cet enthousiasme est freiné net par une angoisse : celle de bien choisir la faculté convenable à mon avenir professionnel.

Certes, je suis bon élève et n’aurais aucun inconvénient à étudier dans n’importe quelle faculté. Mais en voyant certains de mes amis m’ayant précédé à l’université et ayant leurs diplômes en poche, force est de constater qu’au Burundi, il est de plus en plus difficile d’avoir un travail en rapport avec la formation académique. Ce qui fait qu’on doit y réfléchir à deux fois avant de choisir la faculté dans laquelle on va s’inscrire.

La génération du siècle dernier, plus chanceuse que nous

Nos aînés nous ont souvent raconté combien était important le diplôme des humanités générales d’il y a deux ou trois décennies de cela. Il était même l’un des évènements les plus célébrés dans une famille, tant son obtention était symbole d’un pas de géant franchi. Aujourd’hui, il ne vaut presque plus rien, si ce n’est qu’un ticket pour commencer ses études supérieures.

Les études supérieures. Oui, elles sont fort bien louables les réformes y opérées ces dernières années : avec la diversification des départements, on n’a que l’embarras du choix. Mais cette diversification s’accompagne d’un mal, et non le moindre : le manque de travail. Et si par chance, on vient à être pré-sélectionné pour un probable emploi, on se doit d’être expérimenté, ce qui n’est pas chose facile avec le mois de stage qu’on nous donne avant la présentation du rapport de stage. 

Des années auparavant, il y avait de ces métiers considérés comme nobles dans la société burundaise, et où l’on pouvait facilement trouver du travail. Qui ne se souvient pas du prestige et de l’honneur d’être enseignant, médecin, avocat, fonctionnaire du ministère public, et j’en passe. Aujourd’hui, les rêves de la nouvelle génération burundaise sont contraints de rayer de la liste ces métiers, qui sont pourtant indispensables autant hier qu’aujourd’hui. Cela parce que leur valorisation en terme salariale n’a pas suivi l’évolution du coût de la vie, à telle enseigne que ceux qui épousent ces métiers aujourd’hui le font beaucoup plus par vocation.

Renforcer le lien entre études supérieures et marché du travail

Me décider va être difficile, mais je dois choisir au bout du compte. J’aurais aimé qu’il y ait des conseillers en orientation pour aider les jeunes diplômés de l’école secondaire à choisir leur cursus universitaire selon l’évolution de l’offre sur le marché du travail. Il est très frustrant de terminer ses trois années d’université et de se retrouver avec des offres d’emploi ayant des conditions exigées, qui ne l’étaient pas quand on a commencé l’université. C’est à la fois une perte de temps et de moyens financiers.

Aussi, tout en remerciant les universités tant publiques que privées de continuer à diversifier leurs facultés, il serait préférable qu’elles travaillent de concert avec le gouvernement pour définir les domaines dans lesquels le pays a besoin de personnel qualifié, pour y mettre un effort consistant. Ainsi, savoir qu’un travail décent et bien rémunéré les attend à la sortie de l’université serait un argument très convaincant pour inciter les universitaires à étudier plus et par conséquent, avoir à l’avenir des agents qualifiés travaillant pour le pays.

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