Depuis 2014, le secteur public est devenu l’enfant chéri des banques commerciales. Les crédits accordés à l’État augmentent au détriment du secteur privé. Une situation qui inquiète les investisseurs.
Dans une enveloppe de 1 400,6 milliards de BIF détenus par les banques commerciales en 2014, la dette du Trésor public représente 147,7 milliards soit 10,5 %. Le crédit au secteur privé se chiffre à son tour à 702,6 milliards BIF, soit 50,2% de cette enveloppe.
Cinq ans après, les choses ont évolué. Selon le rapport de la BRB 2019, les banques commerciales disposent d’un actif de 3262,1 milliards BIF. La dette du Trésor public se compte à 1301, 8 milliards de BIF, soit 40% de l’actif du secteur bancaire. Le volume du crédit au secteur privé est de 1071,5 milliards BIF, soit 33,2 % de l’actif du secteur bancaire.
Pour tout observateur, le constat est que le capital détenu par le secteur bancaire n’a cessé d’augmenter. En 5 ans, il est passé de 1400,6 à 3262,1 milliards BIF, soit une augmentation de 23,2%. Il est clair que ce secteur est solide et rentable. Sauf que l’État est l’enfant chéri du secteur bancaire. La part des banques commerciales dans les encours des bons de Trésor étant passée de 10 à 40% de son actif total de 2014 à 2019.
Une situation qui inquiète les investisseurs
Les faits sont têtus. Le secteur privé est devenu un parent pauvre. Depuis 2014, les banques s’intéressent peu à ce secteur. Pour preuve : l’enveloppe de crédit accordée aux investisseurs privés s’est réduite de 50,2 à 33,2% du capital des banques commerciales.
Claude*, un homme d’affaires, dénonce l’effet d’éviction causé par le financement intérieur du trésor public. « Aucune banque n’accepte de me prêter plus de 50 millions alors qu’avant 2015, je pouvais avoir facilement 150 millions BIF»
D’après lui, quand l’État s’endette beaucoup sur le marché local, cela crée un effet d’éviction sur le secteur privé qui ne trouve pas assez de financement. « Le secteur bancaire octroie plus de crédit au secteur public qu’au secteur privé »
L’État, client rentable et moins à risque
Un cadre dans une banque commerciale nuance. Il assure que les banques ne privilégient pas le secteur public : « Nous finançons des projets moins risqués. »
Par ailleurs, explique-t-il, les dossiers bancables du secteur privé font défaut. Les banques commerciales ne peuvent pas se permettre de freiner l’octroi des crédits. Quand la demande solvable du secteur privé devient faible, il est normal de développer l’activité sur d’autres segments.
Le poids des banques dans l’encours des bons du Trésor interpelle. Certes, ces établissements ont besoin de diversifier leurs engagements, et le financement de l’État fait partie de l’investissement de l’économie, vocation première du secteur bancaire.
Toutefois, l’accélération de leurs placements dans les bons du Trésor en plein ralentissement économique au moment où plusieurs opérateurs dénoncent un accès de plus en plus difficile au crédit bancaire, laisse penser que les banques ont en quelque sorte lâché le secteur privé au profit de l’Etat, client rentable et sans risque. Ainsi, on évince les producteurs qui font la croissance au profit du Trésor public.
Je trouve l’article très intéressant. Certes, les banques commerciales gagnent bcp en finançant l’état et cela représente moins de risque pour ces banques. Malheureusement,cela impacte negativement le secteur privé.les autres clients ordinaires n’accèdent pas au financement comme il faut.or, ce sont ces derniers qui financent à leur tour l’état par le biais des impôts et taxes.
Nagomba nsabe mugire na analyse sur l’etat des creances en soufrance hanyuma mugire ico mubivugako. Saba BRB ibahe ibiharuro vyo ngira ntibibesha. Umusi abarundi bahevye guherana banke zizotugurana. Muga uronse ideni ryo kudandaza ukagura akaduga canke kubaka villa atayo vyinjiza Niko bica bigenda baca bayatwima.
@Castro
Mu bihugu vyateye imbere ubu amabanki arashobora kubona ingene uriha facture y’amazi canke y’amashanyarazi ku gihe utagoranye, n’ingene usubiza amadeni wafashe aha na hariya.
Ivyo biratuma abantu nka benshi bigenza neza (responsabilite financiere) kugira ngo baze baronke ideni muri kazoza kandi barironke ku nyungu (taux d’interet) nziza ishobotse.
Naho wihenze iyo credit y’imodoka canke y’inzu ntubirihe ivyo bintu baca baza kubikwambura kandi izuba ryaka KUKO AMATEGEKO ARABIBAREKURIRA.
Abaswahili nabo bati: KULA NA KULIPA.
Le financement des projets des projets moins risqués doit être leurs préocupations et cela dans des conditions normales
Le development Economic est de plus en plus difficile sans le development du secteur privé
Nivy0
Cet effet d’éviction peut être résolu par le développement des marchés notamment le marché des capitaux pour donner une autre alternative de financement et même d’investissement. Par là, les demandeurs de capitaux trouveraient des moyens de rencontrer, directement les offreurs des capitaux. Comprenez que ces banques commerciales utilisent les dépôts, qu’elles rémunèrent très faiblement d’ailleurs, pour investir dans ces titres du Trésor, très rentables et moins risqués.
La BRB n’a pas encore sorti son rapport annuel pour l’exercice 2019. Vous pouvez revoir votre source.