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Entreprendre dans les zones périphériques de Bujumbura: un atout ?

Beaucoup de jeunes pensent que le centre-ville de Bujumbura regorge de beaucoup d’opportunités. Ce n’est pas le point de vue de certains d’entre eux qui trouvent plutôt avantageux de travailler dans les quartiers périphériques. Témoignages des jeunes de Ruziba.  

Louer un local pour installer son petit business et se nourrir dans les quartiers proches du centre ville de Bujumbura devient de plus en plus cher pour les jeunes qui désirent se lancer dans l’entrepreneuriat. Il paraît même que Bujumbura a perdu de son attractivité d’autrefois. « J’ai quitté Gasorwe pour poursuivre mes études universitaires espérant décrocher un emploi à la fin. Mais me voici dans une petite échoppe en zone Ruziba », raconte Claude, 25 ans.

Comment ce jeune originaire de Muyinga s’est-il retrouvé dans une petite boutique d’une zone périphérique de Bujumbura ?  S’installer dans cette zone périphérique de Bujumbura n’a pas été fortuit. « Faute d’emploi, à la fin de mes études universitaires, je me suis résolu à faire du business. Pas à Garorwe mais à Bujumbura parce qu’il y a des clients », explique ce diplômé en Langues et Littérature Africaine.

Les loyers sont moins chers

Au début, Claude comptait démarrer son commerce près du centre-ville. Mais la cherté de la vie l’a contraint d’aller s’installer loin. Avec un capital de 600 000 BIF, il lui a été impossible d’ouvrir une petite boutique en commune Mukaza. « Je devais louer une chambrette pour me loger à 100 mille BIF. Pour signer un contrat de bail, je devais payer une avance de 3 mois, soit 300 mille BIF.»

En plus de ces dépenses, il était obligé de louer un petit local pour sa boutique à 90 000 BIF par mois et payer une avance de 270 mille. Il devait aussi payer mensuellement 90 mille BIF pour la nourriture.

Après tous ces calculs, Claude s’est rendu compte que son capital de 600 mille ne pouvait pas suffire pour lancer son business au centre-ville. Encore que la concurrence y était très dure. Le risque de tomber en faillite était élevé. Comme il ne pouvait pas augmenter son capital, il a été obligé de s’installer dans un endroit où le loyer est moins cher. Après une semaine de réflexion, un endroit s’est imposé dans son esprit: Ruziba.

En pleine conversation, un client venant acheter la farine de maïs interrompt notre entretien. Tout souriant, Claude accueille chaleureusement son client. Il n’a pas encore terminé de le servir que cinq autres font déjà la queue. Pas de choix, il faut patienter. Chaque client se renseigne sur le prix avant d’être servi. 

Après une quinzaine de minutes, on continue la discussion. Claude a un colocataire et à deux, ils occupent une chambrette. Chacun paie 20 mille BIF par mois. Claude ne paie que 40 mille de loyer pour sa petite boutique. « Au total, j’ai dépensé 180 mille BIF d’avance de loyer pour la boutique et la chambrette. Vous voyez la différence! », fait remarquer le jeune commerçant. Avec un capital des 450 mille BIF restant, il a pu démarrer son business.

La nourriture est abordable

Pour la nourriture, Claude ne dépense pas plus de 2000 BIF par jour au maximum alors qu’à Bujumbura, il ne payait pas moins de 3000 BIF. Claude confie que son commerce est devenu rentable : « Actuellement, je gagne 10 et 12 mille BIF de bénéfice par jour. Et je suis toujours à Bujumbura». 

Cette stratégie de faire du commerce dans les quartiers périphériques de la ville de Bujumbura n’a pas été adoptée par Claude seulement. Josiane, âgée de 20 ans, originaire de Ruziba, fait le commerce de monnaie électronique au marché de Ruziba depuis fin 2019. « Ce n’est pas ici que j’ai commencé ce business. C’était plutôt autour de l’ex marché central de Bujumbura », fait savoir Josiane.

Cette licenciée en gestion et administration s’est lancée dans ce commerce à la fin de ses études universitaires. « Je voyais des jeunes faire ce business autour des parkings de la ville de Bujumbura. En attendant de trouver un emploi, mon frère m’a prêté 200 mille BIF pour commencer ce commerce », relate Josiane.

La concurrence est moins rude

Malheureusement, la jeune femme n’a pas pu tenir face à la concurrence impitoyable du centre-ville. Après une année, elle a jeté l’éponge. « Je ne pouvais pas rester chez mon frère sans rien faire. Je suis retournée chez mes parents à Ruziba. »

Après trois mois chez ses parents, elle a remarqué qu’au marché de Ruziba et ses alentours, il y avait peu de commerçants de monnaie électronique. Elle a réinvesti ses 200 mille BIF. « Et ça a marché », affirme-t-elle. Au début, elle gagnait entre 5000BIF et 6000 BIF par jour. Actuellement, elle gagne entre 12 et 15 mille BIF par mois. « Les zones périphériques regorgent de plus d’opportunités qu’au centre-ville. Mais,il faut aller y vivre pour s’en rendre compte », conclut Josiane.

Cet article s’inscrit dans le cadre du projet EEYP – Economic Empowerment of Youth towards Peacebuilding and Crisis  Prevention in Burundi  soutenu  par  IFA  & GFFO et exécuté par WAR CHILD  et  AJEBUDI-YAGA

 

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Les commentaires récents (1)

  1. c’est dur de vivre dans le centre ville de Bujumbura, meme pour nous les etudiant estranges sa demande beaucoup de perseverance pour finir ses etudes vue le manque de nouriture c.est tellement complique q vivre