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Nous avons enterré la Covid…dans un cercueil vide !

La virulence du dernier variant du virus, le delta, qui se manifeste par une hausse des effectifs de gens testés positif nous rappelle, à nos dépens, les conséquences d’une victoire factice face au virus. Et si nous redevenions vigilants ?

Quand fin mars 2020 les premiers patients positifs ont été annoncés au Burundi, ça a été un coup de tonnerre. Jusque-là, la Covid-19 était à la limite du mythe. Elle nous faisait rire, cette maladie de Chinois bouffeurs de pangolins et chauves souris et Européens aux systèmes immunitaires fragiles. Certains se moquaient de ces académiciens qui pinaillaient sur son genre. LE ou LA ? Bref, elle était loin.

L’attitude des Burundais a plutôt été étonnante. Empêcher les gens de s’embrasser avec notre très précieux « yambi », obliger même les bornagain à checker, le port obligatoire du masque et autres mesures barrières, ce n’était pas gagné d’avance. Mais nous l’avons fait. Le temps de quelques mois, nous avons été prudents à devenir hypocondriaques. Malheur à celui qui éternuait en public. Il fallait réprimer tout éternuement, quitte à se péter les sinus !

Les vendeurs de seaux se frottaient les mains. Chaque établissement, bureaux, églises, partout, le seau rempli d’eau et le savon ont intégré notre espace. Le gel hydroalcoolique, naguère inconnu du grand public est devenu une petite « giheko », une amulette qui ne quittait pas les poches de plus d’un.

Fausse victoire, vraie menace.

Un mois, deux mois passés, nous avons eu comme l’impression que « akaziri kamenyerwa », l’on peut s’accommoder à une bien mauvaise situation. Petit à petit le cache-nez obligatoire dans les transports en commun a disparu. Peut-être faudrait-il remplacer l’expression « le temps de la rosée » par « le temps du masque » pour exprimer une situation qui n’a pas duré. 

Ignorance des ravages qui nous a fait croire que nous avons vaincu la maladie ou, comme l’avance Tharcisse, un octogénaire de Nyakabiga, «  égoïsme de la jeunesse qui ne se soucie pas des gens à risques, dont les personnes âgés ». Les raisons du relâchement sont autant complexes que dommageables. Le variant Delta nous l’a rappelé.

Dans le contexte burundais, il est fort difficile de parler de Covid-19 en termes de vagues. Mais faut-il pour autant s’alarmer, repenser aux gestes barrières quand les statistiques élevées viennent perturber le regain du train de vie du monde d’avant comme disent les occidentaux ? La démarche est risquée, nous avons enterré la Covid…dans un cercueil vide.

 

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