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« Design intérieur » : l’oublié du palais présidentiel de Gitega

Même si les goûts et les couleurs ne se discutent pas, en regardant les photos des rencontres et audiences au palais présidentiel de Gitega, une chose semble attirer mon attention : le design intérieur de ce palais présidentiel semble négligé.

Les faits sont là. Dans sa vieillesse, le palais présidentiel de Gitega est en train de voler la vedette au Ntare Rushatsi House. Avec l’accueil des chefs de délégation étrangères, du premier Conseil des ministres, des évêques catholiques, des gouverneurs, du Conseil supérieur de la magistrature,… les projecteurs sont plus braqués sur ce palais qu’à l’habitué palais Ntare Rushatsi. 

Est-ce parce qu’il est dans la capitale politique du Burundi ? Où est-ce parce qu’il est proche de Kibimba, la résidence présidentielle du président « Neva » ? Mais une chose est sûre, un coup d’œil sur les tapis, les tables, les nappes, les rideaux, sans oublier la décoration et les œuvres d’art, témoigne d’un design qui n’a rien à voir avec un palais présidentiel, pour éviter de dire un design de mauvais goût. Suis-je le seul à le constater ? Je crois non. Et cela n’est pas sans conséquences.

L’image du pays en pâtit

Selon les spécialistes, le soin que nous mettons à décorer l’intérieur de nos maisons est un excellent moyen pour révéler qui on est personnellement. Ce qui traduit que lorsque des chefs d’État, délégations étrangères ou autres invités de marque sont accueillis au palais présidentiel, le design qui les entoure leur révèle un peu plus qu’on ne le croit, le pays, les valeurs et l’identité visuelle des Burundais. 

En effet, le palais présidentiel est la vitrine du pays. Une extension des Burundais en quelque sorte. Raison pour laquelle son design, tant intérieur qu’extérieur, est primordial. En le négligeant, c’est l’image du Burundi qui en pâtit, ce qui ne nous honore pas.

Valorisons nos designers locaux

Les avis divergent quant à la nécessité de revoir la décoration du palais de Gitega. Certains trouvent que cela est plus que primordial, alors que d’autres y voient une perte de temps et de moyens. « Dans l’imaginaire du patron burundais, le design n’a pas encore gagné toute son importance, et le palais de Gitega en est le parfait exemple », explique F.D, jeune designer de Bujumbura.

Malgré la situation, le design burundais n’arrête pas de nous révéler certains talents hors pair. Les exemples sont légions. En donnant ce marché à nos designers locaux, ce serait une autre façon de les valoriser, en leur offrant un espace où ils peuvent s’exprimer et exprimer leur talent. Et le design, pour ceux qui le vivent au quotidien, est plus qu’une passion ou une profession. Même si la présidence demandait à ces talents designers burundais de le faire gratuitement, je donnerai ma main à couper qu’ils accepteront volontairement, pour la bonne cause, l’image du pays.

Pour la fierté donc de notre pays dans le concert des nations, comme notre hymne national le relate, rien ne doit être pris à la légère nakare ngo : « Ubusigo buhuma ntibuba bunini ».

 

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