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Covid-19 : ces rumeurs qui nous ont désorientés

Avec l’annonce des premiers cas de coronavirus dans le monde fin décembre 2019, les rumeurs sur ce virus sont allés crescendo. Retour sur trois de ces rumeurs qui ont été parmi les plus répandues dans notre pays.

« La Covid-19 n’existe pas au Burundi »

Si les premiers cas de Covid-19 ont été détectés en décembre 2019 en Asie, le Burundi lui, n’a déclaré les siens qu’à la fin du mois de mars. La raison de cet état de fait ? Le discours général dans le pays était que cette maladie qui sévissait dans le monde n’existait pas au Burundi. Dans une interview accordée à la BBC, le porte-parole de la présidence Jean-Claude Karerwa Ndenzako annonçait ceci : «  Le Burundi est une exception. C’est un pays qui a donné à Dieu la première place. Un Dieu qui le garde de tout malheur […]». Ce n’est pas le seul discours qui affirmait cela. Pendant la campagne électorale, dans une vidéo largement relayée sur la toile, le Vice-Présidentde la République, Gaston Sindimwo déclarait que « Grâce à Dieu, le coronavirus a peur des Burundais »

Qu’en est-il aujourd’hui ?

Malgré cet état de fait, le couperet est tombé le 31 mars 2020. Deux hommes étaient porteurs du virus dans la ville de Bujumbura, annonçait le ministre de la Santé et de la lutte contre le Sida dans une conférence de presse. Les choses ne se sont pas arrêtées là, puisque d’autres malades ont été diagnostiqués positifs au virus au fur et à mesure que les jours avançaient, changeant ainsi le discours officiel. Des mesures stratégiques ont été prises pour contrer la maladie et dans son discours d’investiture, le nouveau président burundais Évariste Ndayishimiye a déclaré que le Covid-19 était « le plus grand ennemi des Burundais ». 

Au moment où nous écrivons ces lignes, le pays compte 466 contaminés, 374 guéris, 91 malades et un décès, selon les chiffres donnés par le ministère de la Santé et de la lutte contre le Sida.

« Les gens de Dieu n’attrapent pas la Covid-19 »

Une autre rumeur qui a été la plus entendue en cette période de pandémie, c’est que les gens de Dieu (comprendre les chrétiens) n’attraperaient pas le coronavirus. C’est faux. Le cas de ce pasteur canadien est l’exemple le plus probant que cette rumeur n’a aucun fondement véritable. David Lah a été condamné à une peine d’emprisonnement de trois mois pour avoir organisé un grand rassemblement à Yangon au début du mois d’avril se rendant responsable de l’une des plus grandes concentrations de virus en Birmanie alors que les grands rassemblements avaient été interdits en vertu de la loi sur la gestion des catastrophes naturelles du pays. Quelques temps après, lui et une vingtaine de ses disciples ont été testés positifs au Covid-19. Comme le dit si bien le pasteur Jean Paul Morley, « la foi ne nous immunise pas contre la Covid-19. Croire qu’un culte ou que la communion nous protège, c’est tomber dans le piège de la superstition ».

« Les potions magiques »

L’eucalyptus, le citron, le gingembre sont des plantes généralement réputées efficaces pour le renforcement du système immunitaire. Cependant, depuis l’apparition du coronavirus, on leur prête de nouvelles vertus, notamment celle de prévenir et de guérir la Covid-19. 

Au Burundi, depuis l’apparition des premiers cas de coronavirus, les gens ont commencé à recourir à ces remèdes traditionnels. Pour le reste, plusieurs pays d’Afrique ont affirmé avoir trouvé des remèdes qui préviendraient et guériraient la Covid-19. Le plus populaire reste celui de Madagascar, le Covid-Organics, à base d’Artémisia, une plante utilisée dans la fabrication des médicaments contre le paludisme. D’autres traitements à base de plantes ont également été proposés par la pharmacopée africaine comme la Fagaricine au Gabon ou encore le remède de Monseigneur Kleda au Cameroun. Et là encore, dame Covid-19 a résisté.

L’Organisation Mondiale de la Santé reconnaît les bienfaits de la médecine traditionnelle. Néanmoins, elle préconise des tests cliniques probants afin de s’assurer de la fiabilité des remèdes proposés contre le nouveau coronavirus.

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