Parfois, la vie ne donne pas beaucoup de choix. Cette blogueuse relate sa vie de commerçante ambulante, revenant surtout sur les découragements de la société. Entre chômage et clichés, elle a choisi de foncer, dans un monde qu’elle ignorait complètement.
Dans un monde caractérisé par des changements perpétuels, le chômage a pris une place importante dans notre société. Face à ce défi, beaucoup de personnes se retrouvent à devoir se débrouiller pour survivre. Et c’est ainsi que je me suis retrouvée à vendre des chemises pour homme dans la rue.
L’idée m’est venue alors que je commençais ma deuxième année de baccalauréat. Chaque lundi et jeudi à 5h30 du matin, je prenais la route vers le marché de Buyenzi communément appelé Ruvumera, à la recherche de chemises d’occasion « ballon ». Fouillant dans ces « trésors » avec détermination, espérant que mes clients seront satisfaits.
Le marché était un spectacle en soi. Les vendeurs installaient leurs étals dans une ambiance euphorique, criant à la ronde : « Uwuzimira arazimbwa » ou « izi niza le bébé le bajou » … ils rivalisaient entre eux pour attirer l’attention des clients.
Au milieu de cet enthousiasme, mes yeux cherchaient des chemises aux couleurs éclatantes, qui rendraient presque jaloux les perroquets. Passant d’un endroit à un autre du marché, chaque matin était pour moi une aventure unique. Mes interactions ne se limitaient pas qu’à l’achat et à la vente des chemises. C’était également une occasion de collaborer d’une manière constructive, et de créer des connexions professionnelles plus large.
Un jour, alors que je fouillais dans une montagne de chemise, un vendeur me taquine, en disant « mademoiselle si tu achètes autant de chemises bariolées, tu devrais commencer à apprendre le langage des perroquets pour convaincre tes clients de les porter ». J’ai éclaté de rire, si fort que les passants étaient déstabilisés.
Afficher ma vraie couleur malgré tout
Malgré ces moments de fou rire, il y avait beaucoup de périodes moins drôles. Des mots blessants, des injures et stéréotypes de genre qui venaient assombrir mon chemin et mes ambitions. Il y a ceux qui me demandaient ce que je ferais de cet argent, d’autres qui estimaient qu’une fille devrait se contenter de chercher un mari. Certains me sortaient que « umukobwa arondera amahera aba ashaka kuzoganza umugabo wiwe » (une fille qui cherche l’argent veut dominer son mari, Ndlr) »
Il y eut même un moment, suite à ces propos blessants, où j’ai dû mettre en pause toutes mes activités de vente, durant deux semaines. Pourtant, dans ce moment de pause forcé, j’ai décidé de transformer ces injures et découragements en un moteur d’audace et de détermination. J’ai découvert que je pouvais trouver ma propre lumière, et afficher ma vraie couleur.
Pour toutes ces personnes qui découragent les autres, il est nécessaire de se souvenir qu’encourager est bien plus constructif. Nous devons contribuer à créer un environnement positif, et à favoriser la réussite. Plutôt que d’éteindre la flamme des autres, allumons-la, et laissons briller le potentiel de tout un chacun.
Je félicite Mademoiselle Belyse Muhoza. Merci pour cet article, je trouve qu’il est très intéressant à lire et aussi se rempli beaucoup des conseils, des idées, des encouragements etc..