La pandémie du coronavirus a affecté de nombreuses familles burundaises qui ont vu ceux qui subvenaient à leurs besoins en travaillant à l’étranger rentrer au pays, devenant chômeurs du jour au lendemain. L’un d’eux raconte son difficile périple.
« Tous mes plans sont tombés à l’eau » Une expression que je comprends mieux maintenant que je l’ai vécue. L’année 2020 est aussi douloureuse qu’inimaginable. Inimaginable parce que je n’aurais jamais cru qu’un virus provenant d’un pays aussi éloigné du Burundi que la Chine pouvait m’affecter à ce point-là. Douloureuse parce que ma famille en souffre autant que moi. Pourtant, il y a un peu plus de trois mois de cela, on m’appelait « come from ».
En 2016, je suis allé chercher du travail hors du pays. Après quelques mois, j’ai pu décrocher un emploi bien rémunéré, me permettant d’offrir à mon foyer une vie aisée. Même ma famille élargie en profitait. L’on me surnommait l’expatrié de par mon soutien financier. Ainsi, l’année 2019 s’acheva dans la sérénité et le « twenty twenty » commença avec beaucoup de projets et d’espoir. Sans se douter qu’une pandémie nous attendait au tournant et allait bouleverser la vie du monde entier, flinguant au passage tous mes plans.
Mars 2020 : tout à coup, tout s’arrête
Ce qui n’était qu’une simple épidémie frappant la ville de Wuhan, devint un casse-tête pour le genre humain. À peine les derniers « Bonne Année 2020 » lancés, quelle ne fut la surprise de voir la grande Europe, que tout le monde croyait pouvoir endiguer cette pandémie, se confiner. L’Afrique commença elle aussi à avoir ses premiers cas de personnes infectées. Mais de Kampala où j’étais à ce moment-là, seules les recommandations pour se laver les mains le plus souvent possible constituaient la principale riposte. Rien ne présageait le confinement. Pourtant, l’inconcevable arriva.
L’on commença par fermer les lieux de rassemblement tels que les écoles, les églises et les lieux de loisirs. Sans laisser le temps de s’y faire, la mi-mars vira soudainement en un confinement total. Ayant anticipé cela à temps, je me dépêchai de regagner mon pays natal. Il valait mieux passer ces vacances forcées auprès de ma famille. Croyant en un contrôle rapide de ce fléau, j’espérais que cela n’allait pas durer. Hélas, cet arrêt temporaire des activités se transforma en une éternité, plombant toutes mes économies et me mettant au rang des chômeurs malgré moi.
Avril 2020 : mendiant de luxe
Les premières semaines furent une extase : je redécouvrais Bujumbura et ses délices. Il faut dire que cela faisait trois ans que je n’y avais pas passé plus d’une semaine. Ma famille était aussi ravie que je sois près d’eux. Pourtant, l’heure finit par n’être plus aux réjouissances. Un mois plus tard, mes liquidités commencèrent à s’épuiser. De plus, l’espoir de réouverture des activités pour bientôt ne fut plus d’actualité, le nombre de cas de personnes infectées s’accroissant de jour en jour. Je fus obligé de revoir mes priorités, en diminuant les dépenses tant personnelles que familiales.
D’autre part, je me devais de chercher une autre source de revenus, mais il est difficile de faire croire à ceux qui, hier t’appelaient « come from » que tu as besoin d’argent. Je devais avaler ma fierté. Certains me comprenaient et m’aidaient, même si quelques-uns y ajoutaient la condition d’être remboursés avec intérêts. Je n’avais pas d’autres choix que d’accepter. Mais même ces emprunts n’arrivaient pas à couvrir les dépenses familiales.
Mai 2020 : en attendant, la réinsertion
Dépité, je n’ai eu d’autres choix que de chercher un nouveau travail, mais le fait que je n’étais plus dans le « circuit » m’a rendu la tâche difficile. J’ai finalement accepté un boulot à un salaire bas. De plus, le déconfinement progressif m’a fait perdre définitivement mon ancien travail, mon patron étant obligé de chercher un remplaçant puisque je ne pouvais y retourner, les frontières étant encore fermées.
Maintenant de retour au Burundi, je recommence tous mes plans à zéro. La tranquillité dans laquelle se sont déroulées les élections me donne espoir d’un avenir meilleur pour mon pays. Si nous avons la paix, je pourrai travailler dur et redonner à ma famille le niveau de vie d’avant la pandémie. En attendant, je garde courageusement le sobriquet de come from.
C’est vraiment domage ce qui vous est arrivé.Mon conseil est que vous vous eduquez financièrement quitt’à ce que vos prochains gains soient bien gérer et pourquoi pas songer à créer votre propre business avec.Et etant donné que vous etês un travailleur(hardworker) vous allez vous en sortir.Courage à vous…