Le Mess des officiers abritait dimanche dernier, pas des fêtes de levée de deuil, mais un concert inédit baptisé Magnificat 2 d’une des chorales de la paroisse Saint Joseph de Ngagara, en l’occurrence la chorale Uno Corde. Le moins que l’on puisse dire est que c’était un chef d’œuvre, pas seulement au niveau artistique seulement, mais aussi pour le respect du timing. Ce blogueur ne tarit pas d’éloges.
Magnificat. Les non-chrétiens se demanderaient déjà ce que signifie ce mot latin. Et bien, c’est un cantique dans lequel la vierge Marie glorifie les multiples hauts faits de Dieu, quand elle va rendre visite à sa cousine Elisabeth (Luc 1, 46-56). Bon soit, là n’est pas le nœud du sujet. Allons droit au but.
Une bonne surprise
Certains l’ont déjà remarqué sûrement, les concerts de Bujumbura ont le même défaut, les retards. Mais Uno Corde a démontré le contraire. Avant 18h, la chorale Sainte Anuarite qui aussi prenait part au concert était déjà sur scène. Le checking des instruments et de la sono avait été fait bien à l’avance. La technique ne leur a pas fait défaut. Un coup de chance ? Une bonne préparation ? J’opterais pour la deuxième hypothèse. Que dire du public ? J’avoue que j’ai été étonné. Le jardin VIP du mess des officiers était presque plein. On aurait pu penser que le spectacle n’intéresserait majoritairement que les gens d’OCAF (Ngagara). Au contraire, c’est tout Bujumbura qui était représenté.
Une unité remarquable
A l’affiche, deux autres chorales pour prêter main-forte à la chorale hôte. Il s’agit de la chorale Sainte Anuarite et la chorale Saint Dominique. Pour cette dernière, il faut se l’accorder, elle est la plus en vue à Bujumbura, pour leur style de chant. Un bon coup donc pour avoir un grand public, qui s’ajoute à la grande famille d’OCAF, dont le soutien indéfectible aux enfants des quartiers de Ngagara ne date pas d’hier. La réussite était en quelque sorte garantie. Parlant de la prestation de la chorale Saint Dominique, ils n’ont pas déçu. Leur point fort en termes de créativité, de chorégraphie, de l’arrangement musical ont marqué la soirée. Mon appréhension pour la suite de l’évènement, du moins pour Uno corde qui allait prester après les Dominicains était de savoir s’ils allaient faire mieux. Leurs chansons sont-elles connues du grand public ? Sont-ils vraiment prêts pour un évènement de cette taille ?
Le travail a payé
J’avais très tort, mes inquiétudes n’étaient pas fondées. Le groupe monte sur scène d’une façon stylée et bien coordonnée, et une haie d’honneur de la part de la chorale Saint Dominique va couronner le tout. Quelques minutes pour installer le suspens, le M.C de la soirée, Raoul le comédien le fait assez bien pour gérer les minutes, et boom, une première entrée. Un soliste, avec une basse exceptionnelle charme le public. Puis, des chansons en cœur, et des voix bien arrangées captiveront les fans. Le contact est bien installé, le vibe bat son plein. Il fallait juste maintenir la cadence.
On reproche souvent aux groupes ou chorales de l’église Catholique d’être moins innovateurs et protecteurs de leurs styles, avouons-le, parfois archaïque. Le pari a été levé, les frontières brisées. La chanson «Imana y’akandi karyo» de Pasteur Lopez, très en vogue ces derniers temps, « Si tu veux le louer » du groupe Exo, des chansons du légendaire Apollinaire Habonimana, et bien d’autres tubes des «bakizwa», ont fini par opérer la magie.
C’est tard, vers 22h, que l’évènement va prendre fin. La conclusion à tirer est que, pour avoir un bon résultat, la préparation doit être bien faite. Bravo à Uno Corde sur ce point.
❤️❤️❤️