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Bujumbura et ses espaces publics « fermés » au public

Au Burundi, les places publiques ne sont pas toujours faciles d’accès. En plus de demander la permission, il faut payer de l’argent. Deux de nos blogueurs ont fait un  tour  dans ces endroits. Ils regrettent des complications  pour y accéder. 

D’abord, vous vous dites peut-être : « Elles sont où et combien sont ces places publiques à Bujumbura ? ». Vous  avez raison de vous poser la question. Le fait est justement qu’elles ne sont pas très nombreuses. Petite parenthèse, notre préoccupation ici n’est pas de revenir sur le sujet de vulgarisation des espaces verts. Mais pour le peu d’espaces publics qui existent, leur accessibilité se fait  désirer.  

C’est le cas de plusieurs endroits que ce soit à la Place de l’indépendance, au Mausolée du prince Louis Rwagasore, au monument de l’Unité nationale ou celui du soldat inconnu, le rond-point des Nations unies, la place de la Révolution (qui en passant est devenue presque un camp militaire des suites de 2015) pour ne citer que ceux-là. 

La visite de ces lieux est des fois conditionnée par un document signé par les autorités municipales. Le hic encore c’est la désorientation ou la confusion. Tu peux d’abord être dirigé vers la mairie et deux heures après vers une autre autorité municipale. Pas très encourageant, non ? La situation se complique davantage pour un étranger, peut-être un touriste, en visite  au Burundi, qui se voit obligé de suivre tout un processus administratif pour accéder dans ces places pourtant publiques. 

Il y a ensuite cette obligation de payer parfois une certaine somme d’argent pour pouvoir y accéder. Ici, le prix n’est pas vraiment des plus fixes. Des fois, c’est selon même le bon vouloir des gardiens de ces sites. Un certain après-midi, trois jeunes citadins voulaient visiter pour la première fois le monument de l’Unité nationale, mais les gardiens leur ont exigés une somme de dix mille francs avec garantie d’un reçu de paiement de la mairie. Un obstacle pour des Burundais qui ne comprennent pas pourquoi ils doivent mettre la main à la poche pour entrer dans un espace public dont la gestion est assurée par l’argent du contribuable.

Les obstacles, c’est aussi quand vous vous faites signifier que vous n’avez tout simplement pas le droit de mettre les pieds à l’intérieur de ces places dans lesquelles la propreté est pourtant régulièrement assurée. Celles et ceux qui ont eu à tenter d’entrer à la Place de l’indépendance savent bien de quoi nous parlons. 

Contre la promotion du tourisme

Ces conditions d’accès ne sont pas toujours uniformes. Mais justement cela constitue un frein pour le tourisme. Nous éprouvons des difficultés pour connaitre les réglementations officielles de ces espaces.

Pourtant, certains de ces espaces pourraient constituer une source de revenus s’ils étaient bien exploités. Par exemple, la place de l’indépendance est un endroit stratégique (au centre-ville) où des activités festives (à ciel ouvert) comme célébrer les spécialités culinaires des régions du Burundi, notre amour pour la bouffe n’est plus un secret et les projections montrent que là où deux ou trois Burundais se rencontrent, la sainte mousse est toujours présente.

Pour revenir à nos moutons, nous avons longtemps entendu le discours des officiels prônant l’image « positive » du Burundi. Entreprendre certaines activités dans ces endroits et faciliter leur accès pourraient y contribuer. Par ailleurs, il faut savoir vendre le tourisme au reste du monde. Pour plus de visibilité, la démocratisation de l’accès à ces espaces est plus que nécessaire.

 

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