Qu’est-ce qui attire les gens dans ce lieu où tout devient de plus en plus cher ? Ce blogueur a cassé sa tirelire pour aller se pavaner dans certains endroits huppés de cette bourgade au carrefour des routes du nord et du centre du pays.
‘’Nagiye guserebura i Bugarama’’, voici la réponse que mon mécano m’a donnée lorsque j’ai sollicité ses services quand ma mobylette ‘’Jehokuki’’est tombée en panne. J’ai dû l’abandonner puisqu’elle refusait de démarrer après plusieurs tentatives. Je me suis donc coltiné quelques km pour rentrer au bercail. Ce fait anodin s’est rappelé à mon bon souvenir quand je suis passé par Bugarama. J’y ai fait une longue halte pour essayer de comprendre pourquoi cette bourgade, faite de quelques pâtés de maisons, était devenue un passage obligé pour ceux qui veulent passer des moments de tranquillité.
En débarquant, un autre souvenir s’est rappelé à moi, mais celui-ci date de longtemps. Alors que la guerre civile faisait encore rage, j’ai été obligé de passer une nuit à Bugarama. C’était la fin de l’année scolaire. Nous étions pressés de rentrer pour croquer les vacances à pleines dents. J’étudiais à Kayanza dans les années 2000. Après la proclamation, nous avons pris le bus avec un camarade de classe, pour regagner Buja. Il faut savoir qu’à cette époque, certains axes routiers dangereux étaient fermés à la circulation à partir de 16h. Nous sommes arrivés à Bugarama à 16h20. On était fait comme des rats. Des soldats nous ont demandé de retourner d’où nous venions. Nous avons décidé de nous adresser au commandant PC pour lui demander le gîte et le couvert pour la nuit. Il a accepté et nous a même acheté de la bière ‘’kuko twari twamenye mu nkoko’’.
Pendant la nuit, nous avons eu la frousse de notre vie lorsque des balles ont commencé à siffler. Les escarmouches entre l’armée régulière et les rebelles étaient fréquentes.
Bugarama fêtard, un dividende de la paix ?
Bugarama fêtard est donc né avec le ‘’retour’’ de la paix, comme dirait un politicien. A l’époque de la guerre, personne n’aurait osé venir à Bugarama pour siffler des bières. C’était un endroit sensible où les belligérants se livraient une guerre sans merci. Depuis, Bugarama s’est développé, c’est indéniable. J’ai donc débarqué au Mess des officiers où une soldate s’est empressée de me servir mon sempiternel Beshu. Plutôt jolie ma serveuse attitrée, mais je me suis gardé de lancer une offensive de charmes, on ne sait jamais avec les hommes et les femmes en uniforme. Je suis quand même parvenu à savoir qu’elle est célibataire.
Quand même cher, Bugarama ! Une brochette achetée à Gitega à 2 000 Fbu, ici, elle coûte 2 500 Fbu. Je ne pouvais quitter Bugarama sans avoir dégusté un ‘’VW’’, mais il faut débourser 5 000 Fbu contre 2 500 Fbu à Kungoma (Gitega). J’ai voulu même essayé un ‘’Je m’en fous’’ (une double brochette de chèvre). Quand on m’a dit que cela va me coûter la bagatelle de 7 000 Fbu de plus, je me suis passé de ce plaisir. Bon, quittons ce côté grincheux pour revenir à l’essentiel. Normalement, je suis descendu à Bugarama pour m’amuser et contempler le coin, inutile de lésiner sur les moyens, même si l’épaisseur de mes frais de mission s’est drastiquement amenuisée. ‘’Ni hehe kuri Green park ?’’, ai-je demandé à la jolie militaire. « Continue sur 100 m, puis bifurque à gauche ». « Peux-tu m’accompagner ? » (On est brave ou on ne l’est pas, cher lecteur !). Elle a poliment, mais fermement décliner mon invitation. J’ai bu ma bouteille au goulot et je suis parti.
Green park : l’air pur et la tranquillité assurée
Majestueux, luxueux le coin ! L’entrée est immense. J’ai d’abord compté les billets qui me restaient avant d’entrer. Quelques pas à l’intérieur, une serveuse en uniforme (civile) impeccablement repassée accourt vers moi. « Où voulez-vous vous installer monsieur ? ». Ce n’est pas tous les jours qu’on me donne du ‘’monsieur’’. Je réponds, l’air absent : « Plus près des montagnes ». Devant l’air étonné de la serveuse, j’explique : « Là où je peux avoir une vue imprenable sur les montagnes en contre-bas ».
Affaire vite conclue, bière vite commandée. Une demie-heure plus tard, je me retrouve à déguster une quantité de crudités (un terme qui ne fait normalement pas partie de mon univers linguistique) et une petite portion de viande. Au-delà des mets exquis et des bières fraiches, je retiens le silence des lieux, la tranquillité, la quiétude. Pas de Dombolo, ni de Bidondo à la ronde.
C’est aussi la pureté de l’air, la proximité avec la nature et une vue féerique de Bujumbura rural qui m’ont subjugué. En tout cas, on a l’air d’avoir purifié son organisme et aéré son cerveau après y avoir passé une heure. C’est sans doute tout cela qui attire les gens de la ville et ceux qui font escale ici. Impossible de s’éterniser sur les lieux. La facture salée qu’on me présente me le rappelle évidemment. Alors, je ramasse mes clics et mes clacs, et je me tire.
Un bon rédacteur vraiment
Je te l’accorde…..bon rédacteur…. chapeau
Et puis mwandika dans des termes familiers. Ce qui n’est pas assez journalistique
l expression c est : prendre ses cliques et ses claques. Voir ce que vosu avez ecrit a la fin de votre texte .
Merci de l info
Pourquoi vous écrivez en un français si compliqué de la sorte? erega nous ne voulons que comprendre le message. Journalisme est très différent de écriture littéraire
Tu es brave tout le monde l’est d’ailleurs
Vous êtes braves