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[Opinion] Assemblée nationale : des questions pertinentes et des réponses légères

Depuis 2024, le député Pamphile Malaika interpelle sur le budget alloué à l’entretien de l’avion MA60 d’Air Burundi. Néanmoins, les réponses restent floues, vagues, voire évasives. Un cas loin d’être isolé. Mais parlant toujours de cet avion, pourquoi entretenir un avion cloué au sol en pleine crise économique ? 

C’est une affaire d’une somme dépassant 6 milliards de BIF. Vous rendez-vous compte ce que représente cette somme pour un pays qui traverse une crise économique, que même un aveugle ne louperait pas ? Comment un ministre des Finances peut-il justifier l’entretien continu d’un avion non fonctionnel en invoquant les normes d’aviation, alors que le pays traverse une période difficile marquée par des pénuries de carburant, de devises, inflation élevée, etc. 

Pire, c’est presque la même réponse reçue à l’époque du ministre Marie Chantal Nijimbere. Une question reste donc posée : à quand alors des réponses dignes de ce nom, plutôt que des justifications sans fondement ? Pourtant, certains hôpitaux manquent de médicaments, certaines écoles fonctionnent sans bancs, sans livres, certains Burundais passent des nuits et journées entières à faire la queue pour le carburant.

Une politique qui coûte cher…

L’élargissement de l’assiette fiscale ne cesse d’aller crescendo pour financer le budget de l’État et compenser ce que l’aide étrangère n’apporte plus. Et ce sont souvent les petits paysans (déjà fragilisés par le contexte économique actuel) qui paient le prix fort. Malheureusement, les contrôles fiscaux se durcissent (ici je fais allusion aux missions de l’OBR), mais la contrepartie pour la population reste faible.

Pourtant, le vote du budget dans la situation économique actuelle du Burundi, et sa mise en œuvre devraient répondre à un principe simple de priorisation des besoins de la population, et non à une logique bureaucratique infondée. Une situation qui donne l’impression qu’on cache une forêt derrière un seul arbre.

Des bâtons dans les roues….

Malgré le refrain du budget-programme qui tourne en boucle dans la bouche du président de l’Assemblée nationale, les difficultés de développement ne s’arrêtent pas là. Pour s’en rendre compte, pas besoin d’aller bien loin. Un petit détour par l’Assemblée nationale suffit pour constater que le mal commence à la source.

À titre d’exemple, à l’Assemblée nationale du Burundi, les séances de questions orales aux membres du gouvernement étaient censées incarner un pilier fondamental de la redevabilité et le contrôle de l’action gouvernementale. Pourtant, il n’est pas rare d’observer des malentendus, des tensions, voire des frictions visibles entre le président de l’Assemblée nationale et les députés qui osent interroger les membres du gouvernement sur des sujets sensibles. Une situation difficile à comprendre. 

Or, les députés ont une légitimité qu’on ne peut pas remettre en question : ils sont les représentants directs du peuple, élus pour porter les préoccupations des citoyens dans l’hémicycle. Mais les citoyens, déjà frustrés par des conditions de vie difficiles, observent une Assemblée nationale qui peine à jouer son rôle.

C’est un secret de polichinelle. Un petit tour suffit près de l’ancien marché de Bujumbura pour voir, en temps réel, ce que les gens endurent : files interminables, visages fatigués, et pénuries de carburant…. À mon humble avis, les décideurs ne peuvent plus se contenter des discours creux quand la réalité frappe aussi fort. Il est urgent d’instaurer une culture de résultats et de priorités claires, où chaque frambu investi répond à une logique d’impact.

 

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Les commentaires récents (2)

  1. L’entretien d’un avion non functionnel qui n’a jamais décollé depuis qu’il a été octroyé au gouvernement burundais, laisse un soif chez les députés représentant la population. En effet,on pour s’interreoger: pourqoui choisir payer de telle somme au lieu de le mettre au marche? Jusque là, on doute peu qu’il pourrait y avoir d’autres logiques, pourqoui pas même ceux qui pourraint entrain<> une portion. Aussi longtemps que les réponses ne font pas consensus sur la question, on ne devrait pas se contenter à masquer ou couper les micros. En outre, une somme qui s’éleve à 6milliard de BIF, cela enfonce de plus l’économie qui est déjà dans une situation critique. Enfin, Quelques soient les réponses non satisfaisantes ou les stratégies envisagées pour empêcher que la question soit posée, les autorités devraient savoir que ce budget mal géré est constitué d’un suer de la population déjà pauvre qui s’attendait voir leur situation économique améliorée.

  2. Vraiment par là, il y a plusieurs questions qu’on peut se poser. Pourquoi donc on entretient cet avion, c’est pour qu’il redécolle?, c’est pour qu’il ne se détruit pas davantage?(Alors jusqu’à quand)Ou bien c’est pour s’emparer de cette énorme somme d’argent qui ne subit pas aucun contrôle? Du coup, il y a une raison derrière ça mais que nous la population nous ne connaissons pas et que même certains de nos représentants ne savent pas. Peut être qu’il peut y avoir raison mais il faut que l’information soit symétrique sur ce sujet pourquoi pas d’autres.