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L’après Covid-19 : le secteur culturel, de mal en pis

L’inquiétude est palpable chez les professionnels évoluant dans le secteur culturel. Ils sont frappés de plein fouet par la Covid-19. Ils ont perdu leur revenu. Leurs projets ont été renvoyés aux calendes grecques. Ils demandent le soutien de l’État lors de la reprise des activités. 

La culture est l’un des secteurs qui font vivre beaucoup de personnes au Burundi. On citerait notamment des acteurs, des dramaturges, des réalisateurs, des producteurs, des musiciens, des comédiens. La pandémie de la COVID-19 qu’endure le Burundi n’épargne pas ce secteur encore au stade embryonnaire. Tous ces artistes ont été obligés de suspendre leurs activités. 

« La pandémie a énormément touché mes activités. Financièrement, je tire le diable par la queue », confie l’actrice Santhia. Même si au Burundi, peu d’artistes peuvent affirmer vivre seulement des revenus tirés dans ce métier, précise-t-elle, elle gagnait un peu plus d’argent grâce aux projets de sensibilisation financés par des ONG. Mais avec cette pandémie, leurs contrats ont été suspendus. 

Les artistes face à une crise financière

Pour Freddy Sabimbona, acteur, directeur artistique de la Troupe Lampyre, heureusement cette pandémie n’a pas touché sa troupe financièrement. Elle a été chanceuse. « Nous avons clôturé notre plus grande activité, la quatrième édition du festival Buja sans tabou au mois de février. Donc, bien avant que la Covid-19 ne se soit vraiment propagée »

Bien qu’ils soient à l’arrêt, ajoute-t-il, ils continueraient à travailler sur différents projets sur les cinq ans à venir. « Et nous anticipons d’ores et déjà l’après Covid-19! »

Le manque à gagner, explique-t-il, se ressent beaucoup plus dans le fait que sa troupe ne peut pas actuellement proposer de spectacles au public par responsabilité et par soucis de prévention. « Mais cela nous affecte artistiquement même si l’on ne cesse de travailler en attendant les jours meilleurs.» 

Les acteurs ne sont pas les seuls à souffrir des conséquences de cette crise sanitaire. Du côté des musiciens, les activités sont aussi au point mort. L’annulation de tous les concerts et des événements musicaux ont plongé de nombreux artistes dans une grande précarité, d’autant plus que la situation de certains d’entre eux n’est pas rose même quand les activités allaient bon train. « Même avant l’irruption de cette pandémie, je peinais à joindre les deux bouts du mois. Actuellement, je n’ai aucune entrée financière », se plaint Peter, un musicien qui fait des karaokés dans plusieurs bars de la capitale. 

Depuis le mois de mars, Peter n’a jamais empoché plus de 100 mille BIF. Pour lui, sans aucune participation à un événement, un festival, un spectacle, un karaoké, etc., il devient très difficile de se nourrir trois fois par jour, payer son loyer ou se soigner.

L’intervention de l’État est une urgence

Selon l’Amicale des musiciens du Burundi (AMB), les artistes vivent un calvaire, en cette période du coronavirus. Cette crise a créé des difficultés financières sans précédent. « Il n’y a plus de concerts. Certains tenanciers de cabarets ont suspendu des contrats avec ces artistes animant les karaokés et les live Band », déplore Freddy Kwizera dit Botchum, président de l’AMB.

L’Amicale des musiciens du Burundi demande au gouvernement de les  soutenir dans ces durs moments, en mettant par exemple en application la loi sur les droits d’auteur, ce qui leur permettra d’avoir un peu de revenus. Également, soutenir les projets des artistes musiciens via la banque de la jeunesse.

 

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