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Allan Stockman Rugano : du cyber-café à programmeur au siège de la FAO

Et pourtant, il n’est pas informaticien de formation. Stockman a tout appris de lui-même, mettant à profit une période de son cursus où tout semblait s’être arrêté. Voici le portrait d’un homme dont tous les chemins parcourus mènent à Rome.

Allan Stockman Rugano a appris l’informatique en téléchargeant du contenu sur le web. Il explique : « Dans la vie, il faut savoir ce que l’on veut et travailler en conséquence. Quand mes camarades étudiants faisaient des grèves pour refuser le système LMD alors que cela était évident et inévitable, j’ai profité de ce moment d’inactivité pour apprendre d’autres choses utiles dans la vie comme l’informatique ou le graphisme ». Bien des années plus tard, l’autodidacte traque aujourd’hui les prix des denrées alimentaires au niveau mondial depuis Rome, le siège de la FAO.

Rugano commence sa carrière professionnelle au sein de l’Unicef, « mais avant, je faisais des petits jobs çà et là », fait-il savoir. Licencié en polytechnique, option mathématique à l’Université du Burundi, il affirme que ses connaissances en mathématiques constituent une plus-value pour son travail en informatique. « Les mathématiques, se réjouit-il, me permettent de me distinguer des autres informaticiens ». Selon lui, « tu ne peux pas passer plus de 5 ans de ta vie à apprendre ce que tu ne pourras pas utiliser plus tard ».

Diplôme vs savoir

Marié et père d’un enfant à 32 ans, il est cofondateur de « Ubuhingabwa Vision » (UBUVIZ.com), une fin-tech créée à Bujumbura avec des amis . Cette entreprise offre des services informatiques aux institutions financières, à côté des stages professionnels fournis aux jeunes fraîchement diplômés des universités locales. 

Alors que le diplôme est souvent brandi au moment de l’embauche, surtout dans le système des Nations Unies, Rugano jette un autre regard : « L’un des atouts qui m’ont permis d’être là où je suis, c’est que je partage mes connaissances. Si tu vas sur Internet, tu verras que je publie 90% de mes réalisations sur https://github.com/srugano. Ceux qui me recrutent voient ce que je fais et ce que je sais faire via internet ».

L’homme derrière l’écran

Quant à savoir ce que pensent ses connaissances de ce féru de l’informatique, certains anciens du journal Iwacu parlent d’un homme d’une bonté exemplaire. «En 2014, témoigne un journaliste, il venait nous aider lorsque nos machines tombaient en panne et il était fier de le faire gratuitement ». Et un autre de confirmer : « Si ma machine avait un problème, un petit message whatsapp suffisait pour que Rugano vienne le réparer de gaieté de cœur, sinon à distance».

Ceux qui le connaissent parlent aussi d’un homme décomplexé, toujours calme. Dans la vie, il aime écouter les blagues. Une manie qu’il prend pour un défaut, car elle lui cause parfois des malentendus : « Parfois les gens ne me prennent pas au sérieux car je reste là à écouter leurs blagues. Parce que j’aime les blagues ». 

Quant aux hobbies, le consultant international fait de la natation. Grand lecteur, il dévore les bandes dessinées, de la science-fiction essentiellement, pour se détendre. « J’aime l’animation et les bandes dessinées, car non seulement ils détendent, mais ils me rappellent l’enfance, période où la plupart d’entre nous ne nous soucions pas encore des problèmes de la vie», explique-t-il. Rugano n’a pas de plat préféré. « Je mange de tout. Sauf le poulet », précise-t-il, mi-figue mi-raisin.

Cet article fait partie d’un dossier pensé et rédigé par les blogueurs de Yaga pour mettre en lumière les 25 jeunes burundais qui se sont démarqués pendant l’année 2019, dans différents domaines de la vie sociale.

 

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Les commentaires récents (3)

  1. j avais deja entendu parler de cet homme mais je n avais pas pu connaitre son nom.
    il est vraiment une source d inspiration en personne .
    j espere pouvoir suivre son modele meme si c est toujours plus difficile aux femmes.
    merci pour l article

  2. Les bénédictions ne pouvaient tarder. Cet homme est extraordinaire. Il m’a appris des trucs en sacrifiant son temps et ses frais de déplacement alors que j’avais un salaire et lui encore « mémorand ».