La discrimination, la stigmatisation et les croyances culturelles négatives concernant les personnes vivant avec handicap et leur sexualité font qu’elles ont du mal à accéder aux informations. Le manque de ressources inclusives, d’infrastructures, de matériel et de formation du personnel de santé sur leurs besoins constituent un obstacle à l’accès aux services.
L’accès aux informations liées à la santé sexuelle est un défi majeur auquel font face les personnes vivant avec handicap et la preuve en est que la proportion de grossesses non désirées chez les femmes en situation d’handicap ne cesse de croitre. On peut blâmer la restriction de participation, les attitudes négatives du personnel de santé, l’inaccessibilité physique des services et l’indisponibilité d’aide à domicile. De plus, il existe un préjugé selon lequel les personnes handicapées n’auraient pas d’activité sexuelle ou que leur sexualité et leur fertilité devraient être contrôlées.
Face au handicap
« Je suis née au centre du pays et je n’ai pas eu l’opportunité d’aller à l’école. Comment est-ce que je pourrais avoir ces informations alors que j’ai toujours été considérée comme un fardeau pour la famille, on ne voyait aucune importance de m’en parler. Le premier jour de mes règles m’a surprise alors que je n’en savais rien, voir l’écoulement du sang m’a fait très peur. », relate Anne.
Les facteurs limitant une personne vivant avec handicap sont multiples. Par exemple ici au Burundi, il n’y a pas de centre spécialisé pour accueillir les personnes vivant avec handicap mais aussi la plupart des infrastructures sont inadaptées. Les sourds muets par exemple ne peuvent pas accéder aux services de Santé Sexuelle et Reproductive (SSR) car la majeure partie du personnel de santé des centres amis des jeunes n’ont pas eu des formations en langue des signes pouvant faciliter la communication et qui permettrait à la personne vivant avec handicap d’exprimer ses besoins par elle-même en matière de la santé sexuelle et reproductive.
Par ailleurs, même les personnes qui n’ont pas d’handicap peuvent avoir peur de recourir aux services des centres amis des jeunes, « vous imaginez combien c’est encore plus dure pour nous qui sommes handicapés car nous nécessitons un accompagnement personnalisé en fonction du type d’handicap », déplore une personne en situation d’handicap rencontrée. De plus, ajoute-elle, « dans notre cas, l’accès aux services de SSR n’est plus confidentiel, cela constitue un obstacle de taille. »
Cependant quelques pistes de solutions existent. Il y a déjà un livre en braille qui permet l’accès aux connaissances pour les malvoyants mais celui-ci n’en est qu’à ses débuts, et n’est disponible qu’à quelques endroits. Aujourd’hui, des étudiants en médecine ont pris les devants et se forment en langue des signes pour enlever cette barrière. Mais qu’en est-il des personnes avec des troubles et retards mentaux ?